Les auteurs de ce petit livre sont travailleurs sociaux et formateurs. Tous deux sont désireux de transmettre des valeurs à partir d’expériences de terrain, à contre-courant des notions de rentabilité et de performance, empruntées au secteur marchand. Ils souhaitent valoriser la notion de « quotidien », « ce que l’on fait tous les jours, à quoi on a sans cesse affaire ». Ce quotidien répétitif semble composé de tâches lassantes, voire pénibles. Il est pourtant un outil de travail majeur, un « espace temps » qui peut être partagé et peut « rattacher des êtres ensemble ». Il doit permettre d’œuvrer au plus près des personnes particulièrement vulnérables (jeunes, handicapés, personnes âgées ou défavorisées) et faire d’elles des sujets et non des « objets de prise en charge ». Composé de temps formels (lever, toilette, repas) et informels (jeux, cigarettes, cafés), il représente un cadre structurant et sécurisant, nécessaire à ceux qui ont des difficultés à se repérer. Il doit être observé de près par le professionnel, pour qui le risque est de s’enfermer dans une routine, de devenir un « technicien », sinon un « machiniste » (une « machine à laver »). « La répétition peut user en effet et la maltraitance peut ne pas être intentionnelle ». Les imprévus sont l’occasion d’agir et de réfléchir différemment, de développer une dimension créative de l’accompagnement. Ce livre nourri d’exemples, de témoignages, d’histoires et de réflexions personnelles nous concerne tous, soignants, aidés ou autonomes. De quoi est fait notre quotidien ? Qui l’organise ? Que dit-il de nous ? Se relie-t-il ou s’affronte-t-il aux quotidiens des autres ? Accepterions-nous facilement de le modifier ?

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