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L’Etat et la démocratie internationale

Norberto Bobbio Edition établie par Mario Telo, éd. Complexe, Bruxelles, 2002, 280 p., 18,30 €

On peut être reconnaissant à Mario Telo, directeur de recherche à l’Institut d’études européennes de l’Université Libre de Bruxelles, d’avoir rendu possible au lecteur de langue française l’accès à l’œuvre du grand penseur politique italien Norberto Bobbio, né à Turin en 1909. Dans cet ouvrage, l’auteur analyse l’Etat moderne à partir des principaux maîtres de la pensée politique occidentale, de Hobbes à Hegel, en passant par Locke, Montesquieu, Rousseau et Kant. Il montre bien ce qui distingue la conception contractualiste de la plupart de ces auteurs fondée sur la dyade nature-Etat de la conception organique aristotélicienne fondée sur la dyade famille-Etat. La particularité de Kant réside dans sa tentative d’étendre aux relations internationales le modèle contractualiste. Celle de Hegel consiste à voir dans l’Etat le lieu de la synthèse entre liberté et histoire universelle. N. Bobbio, pour sa part, s’interroge sur la façon de passer de l’état de nature, marqué par la violence, qui caractérise encore les relations internationales, à un modèle régi par la démocratie et par le droit. Il s’intéresse plus particulièrement à l’Europe, dont l’avenir dépend selon lui de l’application du modèle fédéraliste à la fois dans les Etats membres et au niveau de l’Union. Peut-on rêver d’un Etat mondial démocratique? Tout en reconnaissant le rôle de l’Organisation des Nations unies, l’auteur en doute. Il se demande si ce n’est pas plutôt par le développement d’unions régionales, dont l’Union européenne, l’Alena ou l’Asean seraient de premières ébauches imparfaites, qu’on pourra faire avancer la démocratie au niveau international.

Jean Weydert
4 juin 2012
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