Chaque année, l’Association d’économie financière fait appel aux grands ténors de l’économie et de la finance, plus de trente, pour donner un aperçu global sur l’argent dans le monde. L’ouvrage rassemble des travaux sérieux, qui ouvrent l’appétit. Le genre littéraire est celui de courts arguments, de neuf ou dix pages, rarement davantage, qui permettent de se faire une bonne idée des problématiques en présence. La livraison de cette année met l’accent sur la gouvernance d’entreprise. Les approches sont complémentaires. Certaines sont particulièrement suggestives, notamment celle de Hélène Poix touchant les fonds de pension. Signalons également la contribution d’Alice Pezard sur les rapports entre le droit et la déontologie financière. C’est une bonne synthèse. Comme toujours, la partie éthique est la plus faible. La faute n’en revient pas aux seuls auteurs mais à l’embrouillamini culturel qui règne en ce domaine. Mélangeant allégrement l’éthique avec un composé instable de morale et de déontologie, la culture ambiante rend difficile le balisage du terrain; ce qui conduit, dans la pratique, à se retourner vers le droit que l’éthique a légitimement vocation de dépasser.