Le titre répond au sous-titre : l’origine des crises économiques est à chercher du côté de la monnaie. Cette clé de lecture de l’histoire économique est appliquée avec constance par les deux universitaires ; ce qui leur permet de relire les fluctuations et les crises qui ont jalonné l’économie moderne à la lumière de l’étalon monétaire. Il ne s’agit cependant pas d’une version historicisée de l’idéologie monétariste qui fait de la quantité de monnaie le dernier mot de l’analyse économique Il s’agit plutôt d’accumuler les faits historiques dans l’espoir que s’en dégagera l’enjeu politique de l’étalon monétaire dans la lutte entre les grandes puissances. À vrai dire, l’accumulation des faits, des chiffres et des citations gène la démonstration. Le lecteur devine cependant, en suivant les politiques des deux derniers siècles, combien la monnaie qui sert d’étalon international engendre à la fois rente pour le pays dominant et instabilité partout ailleurs. La politique monétaire du général de Gaulle, appuyée sur les analyses de J. Rueff, apparaît ainsi pour ce qu’elle était vraiment : un désir de contrebalancer le monopole du dollar et l’hégémonie américaine. Comme le montre le dernier chapitre, cette politique ne triompha pas, ce qui ouvrit la carrière aux errements financiers que l’on sait.