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La France et l'abolition de l'esclavage (1802-1848)

Lawrence C. Jennings André Versaille éditeur, 2010, 352 p., 24,90 €

Comment la France mit-elle fin à l’esclavage dans ses colonies ? L’abolition est souvent réduite à l’action d’un homme, Victor Schoelcher, dans la foulée émancipatrice de 1848. Le mérite de L. C. Jennings est de mettre au jour les débats sur l’abolition depuis leurs prémisses, en s’appuyant sur la presse des villes portuaires en rapport avec les colonies, sur les archives parlementaires et sur celles de la Société française pour l’abolition de l’esclavage fondée en 1834 au lendemain de l’abolition par la Grande-Bretagne. À la différence du mouvement britannique, l’abolitionnisme français reste oligarchique, faute d’une législation sur les associations qui aurait permis de mobiliser l’opinion publique face au lobby colonial (qui finance la presse). C’est donc au sein des assemblées que les abolitionnistes mènent leur combat. Malgré les différences de vue entre partisans d’une abolition immédiate et gradualistes, le thème de l’abolition progresse sous Louis-Philippe. Le gouvernement semble prêt en 1839 à accepter les idées gradualistes de la commission Tocqueville avant que le roi ne fasse le choix du statu quo. Pressés et soutenus par leurs homologues d’ outre-Manche, confrontés à l’action et aux revendications financières des colons, les abolitionnistes se convertissent alors massivement à l’immédiatisme. Mais seule la révolution de 1848 permettra enfin au principe de liberté de l’emporter sur le droit de propriété des colons.

Geoffroy Lechevalier
1er décembre 2011
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