Pourquoi défendre le pouvoir local à l’heure de la mondialisation et du régionalisme ? L’auteur ouvre des pistes de réflexion stimulantes en retraçant l’histoire de la démocratie locale ces cinquante dernières années. S’appuyant sur l’expérience de l’Adels (Association pour la démocratie et l’éducation locale et sociale) et sur l’expérience d’hommes et de femmes engagés, ce livre est un plaidoyer pour l’émancipation citoyenne. Au-delà de la recherche de l’efficacité de l’action publique, la défense et le renforcement du pouvoir local doivent permettre en effet à chaque citoyen de devenir acteur de sa propre destinée. Dans la masse des travaux sur la démocratie participative, l’apport de cet ouvrage est de rappeler la contribution importante des chrétiens sociaux dans la vie politique et associative locale dès les années 1950, à la suite de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) et du Sillon. La doctrine sociale de l’Église et le personnalisme d’Emmanuel Mounier sont les inspirateurs d’une vision de la politique, centrée sur l’homme et non sur l’efficacité. Celle-ci remet en perspective les expériences participatives dont le risque est de tomber dans « une ‘technocratie participative’ où l’efficacité de l’action publique est la fin, et la démocratie le moyen » (p. 53). L’ouvrage s’interroge sur les forces et les limites du localisme, ouvrant des perspectives d’avenir de ce mouvement politique bien malmené par les logiques économiques et sociales actuelles.