Paul Bouchet relève les sept utopies qui l’ont fait vivre, autant d’étapes d’engagement, chacune avec ses traits propres mais obéissant à une même logique civique. Au départ, un message jamais oublié, délivré par un professeur de lycée : « Ne vous soumettez jamais! » Au terme, un bilan manifeste : « En nous poussant à refuser l’inacceptable, l’utopie nous ouvre à l’espérance. » Les péripéties de ce parcours introduisent le lecteur au cœur d’une actualité révélatrice d’enjeux de société qui obligent en conscience. Avec, bien souvent, des tensions fortes, ainsi dans l’expérience de la résistance face à l’idéologie vichyste. Puis c’est l’aventure pionnière de la refondation du syndicalisme étudiant au sortir de la guerre : l’Association générale (AG) des étudiants de Lyon, la Charte de Grenoble, l’Unef, le rêve inaccompli d’une internationale étudiante. Avocat, il entend ne pas rester sourd à l’appel de ceux qui aspirent à « être respectés en droit et en dignité ». Enfin vinrent les étapes des responsabilités : commission de révision du Code pénal, présidence du Fonds d’action sociale, Conseil d’État, présidence de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, du mouvement ATD Quart Monde France. Parallèlement, une aventure originale se construit : l’édification au cœur du Forez d’un centre de rencontres interculturelles où des gens très divers en quête d’un nouvel art de vivre peuvent nouer des liens de fraternité, indispensables pour garder foi en un avenir plus humain.