L’ouvrage de Yannick Rumpala propose une réflexion sur la manière dont les institutions se trouvent impliquées de manière croissante dans la problématique du développement durable et comment en retour, elles ont évolué pour devenir gestionnaires du changement. Le développement durable est une construction sociale d’un projet collectif qui propose le bien commun comme objectif ultime. Entretenu par de nombreux réseaux, il est au cœur d’un discours qui prône l’implication de chacun. Il a ainsi conduit à repenser le processus de décision et d’élaboration des politiques publiques, en mettant en avant l’importance de la participation de la société civile et de l’étude des conséquences à long terme de toute mesure. Le développement durable a légitimé l’intervention du politique dans de nouveaux domaines : la régulation de certains secteurs économiques, la lutte contre le réchauffement climatique. Le politique, surtout, a dû prendre en charge l’impératif répété du changement. L’auteur en relève les modalités et les conséquences : nouveaux outils, indicateurs statistiques et principes de conduite, nouvelle définition du « bon citoyen », sur fond de culture de prévision, contrôle et surveillance pour une société en mutation pour qui ce changement appelle à améliorer son fonctionnement démocratique et à concrétiser un idéal de gouvernance.