Il s’agit de la transcription d’un cycle de conférences donné à l’Université Lille 1. Un livre d’universitaires donc, mais aussi de praticiens du droit et de la justice, magistrats et éducateurs, qui s’interrogent après les « émeutes urbaines » ou de « banlieue » de l’automne 2005. Le premier chapitre traite du juste et de l’injuste, dans la philosophie (notamment chez Ricœur et Hegel), mais aussi en Grèce et au Canada, avec la contribution d’un professeur de Montréal. Il interroge l’équilibre entre les droits de la majorité et ceux des minorités, entre le pouvoir politique élu et le pouvoir judiciaire, entre « l’accommodement raisonnable » et la « contrainte excessive ». Le deuxième chapitre brosse un large panorama du « théologico-politique », entre Athènes et Jérusalem, Rome et La Mecque, l’Écosse. Le livre traite enfin de « justice au présent » à propos des émeutes des banlieues. Les auteurs les appellent des « émeutes de l’injustice » et s’interrogent sur leur statut politique. Elles appellent à réexaminer le travail social, les politiques sécuritaires, le libéralisme économique, la politique de la ville et la police de proximité. Il s’agit de « redonner sens à la parole publique et construire patiemment ». Un peu plus d’un an avant une nouvelle élection présidentielle, ces débats sont à la fois toujours d’actualité et déjà un peu dépassés.