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La communauté illusoire

Marc Augé Rivages, 2010, 52 p., 6 €

Le monde se présente à nous comme global et sans frontières, mais l’auteur de ce petit livre cherche à définir et revaloriser cette dernière notion. Les frontières sont en effet un appel à la curiosité et au départ. Elles créent du passage et de la rencontre. La frontière marque une limite, une distance minimale pour que les individus puissent librement communiquer entre eux. Notre idéal devrait donc être qu’elles soient toutes reconnues, respectées et franchissables. Si les liens sociaux sont nécessaires, les nombreuses communautés (ethniques, religieuses, homosexuelles, d’internautes, enseignantes…) sont des entités illusoires et parfois dangereuses. L’auteur prend l’exemple de sa famille, dans laquelle des frontières subtiles ont très tôt existé à ses yeux, créant des démarcations et des correspondances semblables au lien d’amitié. Il en conclut que la notion de frontière « permet de penser à partir de l’individu et contre tous les déterminismes qui ne pèsent si fortement sur lui que parce qu’il s’est laissé persuader de leur pouvoir ». Il termine par un appel en faveur d’un « existentialisme politique » autour de la question de la migration et de l’exil. Les migrants ont affaire avec une multiplicité de frontières. Ils sont les nouveaux aventuriers. Toute éducation devrait avoir pour but et pour idéal la traversée des frontières et des cultures. C’est en chaque individu que la notion de diversité culturelle prend un sens. Livre personnel et subtil, un peu théorique parfois.

Camille Renouard
12 décembre 2010
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