Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Le travail social à l’épreuve du néo-libéralisme

Raymond Curie l’Harmattan, 2010, 152 p., 15 €

Il y a eu les œuvres sociales des Églises. Après 1905, il y a eu les assistantes sociales laïques, puis des travailleurs sociaux agissant avec des compétences variées. Les uns et les autres prenaient en charge les difficultés de ceux qui sont en marge de la société, de ceux qui sont différents du fait de handicaps, des victimes de rapports de forces violents. Ils recevaient une formation dans des écoles spécialisées, laquelle avait l’efficacité (parfois maladroite) du souci de solidarité et s’enrichissait de l’expérience du terrain. Les choses ont commencé à changer après l’avènement de la Ve République, avec la libéralisation croissante des échanges et l’individualisation marquée des besoins. Le vocabulaire et l’approche des problèmes ont changé. Trop souvent, quand on évoque l’exclusion, on oublie la pauvreté ; on parle d’intervention (ponctuelle) en zone sensible plutôt que d’accompagnement. Et les lois d’encadrement se sont multipliées, notamment celles qui pénalisent des conduites marginales et stigmatisent les déviances. Ces transformations ont suscité de nouveaux profils professionnels, des filières de formation qui éloignent le travail social du souci de solidarité qui devrait le porter. Cela ne signifie pas pour autant que les travailleurs sociaux aient baissé les bras. Au travers d’une vie associative, souvent menacée, mais attentive à l’injustice et à l’incohérence, ils maintiennent les exigences d’une solidarité authentique et active. Même s’il ne traite pas des travaux récents sur la souffrance au travail ou le Care, ce livre brasse des informations utiles à l’intelligence de notre contexte de vie.

Pascale Gruson
1er juillet 2010
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules