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Extermination : la machine nazie. Einsatzgruppen, à l’est, 1941-1943

Richard Rhodes Autrement, coll. Mémoires, 2004, 368 p., 22,95 €

Ce livre d’un historien américain retrace, sur base de documents et de témoignages originaux, le massacre d’un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants perpétré de la manière la plus sauvage par des groupes d’intervention SS et de policiers, en Pologne, dans les pays baltes, en Ukraine et en Russie, avant même l’installation des grands camps d’extermination. Les victimes étaient juives mais aussi slaves. Ces opérations commandées par Himmler, gardées secrètes, prenant les populations visées par surprise, étaient con fiées à de véritables tueurs, parfois avec la coopération ou du moins la complicité d’éléments de la population locale. Le plus souvent les victimes étaient exécutées les unes par dessus les autres dans des ravins antichars, comme à Babi Yar en Ukraine, où plus de 33 000 personnes furent assassinées en deux jours. Les traces des massacres ne purent être complètement effacées. Le prétexte de ces actions était que les Juifs représentaient un danger mortel pour l’Allemagne et l’Occident. Il fallait soutenir psychologiquement ceux qui pratiquaient de telles boucheries dont beaucoup s’effondraient nerveusement. On eut recours aux chambres à gaz, à partir de 1943, pour exterminer plus efficacement et en grand nombre, mais aussi pour substituer à une cruauté visible et donc intolérable une violence anonyme scientifiquement planifiée. Des témoignages frappants sont apportés sur la psychologie de Himmler, qui croyait encore en 1945 pouvoir négocier sa reddition avec les alliés. Ces pages illustrent bien ce que peut faire le mélange d’une idéologie perverse, d’un déchaînement des plus bas instincts et d’une rationalité dévoyée.

Jean Weydert
14 juin 2004
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