Ce livre monumental étudie les migrations en Europe, hors d’Europe et vers l’Europe. Il prend comme cadre historique la période qui va du début du xviii^e siècle à nos jours et comme cadre géographique l’espace qui s’étend de la Scandinavie à la Méditerranée et des îles Britanniques à l’est de l’Europe centrale. Il traite d’une réalité historique extraordinairement complexe. D’une part, le phénomène ne s’est pas limité à un franchissement de frontières ; les frontières, elles aussi, se sont déplacées au-dessus des hommes. D’autre part, la migration a eu des causes, des origines et des formes différentes : migrations dues à la nécessité économique, volonté de trouver du travail, d’acquérir une formation professionnelle, migrations liées aux crises économiques, aux conflits militaires, aux situations politiques, regroupement des familles… Ces divers processus ont souvent agi les uns sur les autres. L’auteur a pris le parti de combiner la chronologie et les typologies. Il analyse ainsi les migrations au cours de la transition entre la société agraire et la société industrielle à la fin du xviii^e siècle, les divers mouvements de population qui ont affecté l’Europe du début du xix^e siècle aux années d’avant et d’après la première guerre mondiale (migrations agricoles et industrielles de travail à l’intérieur de l’Europe, exode de masse vers le nouveau monde, migration d’Europe vers les colonies), les migrations au cours de la première et de la deuxième guerre mondiale (expulsions, travaux forcés), les migrations et les politiques migratoires dans la deuxième moitié du xx^e siècle (minorités et réfugiés, migrations en provenance du tiers monde, extrême diversité des courants, montée des craintes, porte à faux des politiques). Ce vaste tableau historique, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, aide à comprendre l’actualité et l’avenir des mouvements migratoires dans l’espace européen.