Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Un monde d’ingérences

Philippe Moreau Defarges

Une contradiction est au cœur du système contemporain des relations entre Etats. D’une part, ce système est fondé sur l’égalité souveraine des Etats qui, dans leur espace, ne veulent être soumis à aucune autorité extérieure. D’autre part, du fait du développement de la démocratie, ces Etats sont tenus par un réseau de droits et d’obligations mutuelles qui appellent des mécanismes de contrôle. Un droit d’ingérence peut-il et doit-il alors être conféré à la société internationale ? Mais qui représente effectivement cette société ? Les organisations internationales sont souvent empêchées d’agir à cause du principe d’unanimité qui bloque leurs décisions. Si ce sont des nations plus puissantes qui interviennent ou des groupes d’entre elles, la légitimité de leur action peut être contestée. Comme le montrent les trois exemples récents du Kosovo, du Timor oriental et de l’affaire Haider (on pourrait y ajouter celui de la Palestine), l’ingérence pose de redoutables problèmes de fait et de légitimité. Dans un monde de plus en plus interdépendant, il n’est cependant pas possible d’y renoncer. Il faut s’efforcer de l’organiser en vue d’éviter les abus, de part et d’autre.

Jean Weydert
4 juillet 2001
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules