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Les cadres. Fin d’une figure sociale

Paul Bouffartigue

La figure sociale du cadre, qui a connu son apogée dans les années 60 à 70, correspond-elle encore à une réalité ? S’appuyant sur plusieurs enquêtes, l’auteur souligne l’importance des changements intervenus qui s’apparentent à une véritable rupture. La notion de cadre était indissociable du système taylorien qui séparait clairement concepteurs et exécutants. Le cadre était un maillon dans la chaîne de commandement. Issu des classes moyennes, de sexe masculin, le plus souvent diplômé, il incarnait les valeurs de modernité et de réussite sociale en vogue dans une France en pleine expansion économique. « Salarié de confiance », il bénéficiait d’une autonomie et d’une liberté d’emploi du temps ainsi que d’un engagement de progression de carrière. Ces conditions ne sont plus réunies. Le paradygme taylorien est remis en cause par la montée des services et la révolution informatique. La plupart des cadres n’encadrent plus guère. La féminisation a considérablement progressé, les trajectoires professionnelles sont de plus en plus diversifiées. Les plans de carrière et la sécurité de l’emploi sont fortement érodés. Face aux projets de refondation sociale d’inspiration libérale, les cadres sont déstabilisés. Le besoin se fait sentir de dispositions favorisant des combinaisons nouvelles entre la prise d’initiative dans le travail et la sécurité du lendemain.

Jean Weydert
4 juillet 2001
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