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Dossier : Mixités, égalité, identités

Une mixité heureuse ?


Écho d’un rêve tenace de rencontre, la mixité est aussi source de violence quand elle transforme les différences en inégalités.

« Existe-t-il des modèles historiques d’un brassage réussi » ? Ainsi posée, la question mérite un point d’interrogation. Qu’est-ce, en effet, que la réussite en ce domaine ? Et comment parler d’un heureux mélange lorsqu’il s’agit des humains ? Cependant, une telle question n’est que l’écho d’un désir tenace, d’un rêve, celui du succès de la rencontre entre les êtres humains, d’où qu’ils viennent. Nombre d’expressions qui se présentent à l’esprit traduisent ce rêve. Ne parle-t-on pas de l’« Arabie heureuse » ou de « l’Andalousie heureuse » ? Aujourd’hui, les agences de voyage reprennent ces expressions, faisant miroiter aux yeux de leurs clients l’image d’un ailleurs où le bonheur de la mixité serait à portée de main. Notons cependant qu’il s’agit de lieux exotiques qui relèvent de la légende.

La réalité de la mixité est tout autre. Par mixité, l’on désigne toute rencontre entre êtres humains, et particulièrement les rencontres entre êtres d’origines, d’ethnies, de « races » différentes, pour parler comme le Petit Larousse, et le mélange qui en résulte, mélange fécond, qui engendre d’autres êtres humains. On parle alors de métissage. Mélange aussi des manières de voir et de se comporter, ce que l’on nomme les cultures. On parle alors de multiculturalité (ou avec d’autres termes composés à partir du mot culture). Tenons-nous en pour l’instant à mixité au sens le plus large : la rencontre, le mélange et les effets de ce mélange, de populations d’origines et de traditions différentes.

L’histoire est tissée de mixité. Si la situation d’aujourd’hui accélère et accentue les processus, les événements et les situations passés dont nous sommes issus indiquent clairement les enjeux. La rencontre entre êtres humains s’est construite sur le rêve : celui des conquérants, des voyageurs, des missionnaires. Elle s’est souvent réalisée dans la douleur : celle de la guerre, de l’exploitation, de la domination. Le rêve traduit une espérance, celle de la rencontre heureuse. Plus que cela, il indique la raison qui fonde cette rencontre heureuse : le fait que tous sont humains. Parce qu’humaines, les rencontres devraient être heureuses, parce qu’humaines, elles sont souvent tragiques.

Un moment fut décisif, au seuil de l’époque moderne : la rencontre de l’Europe et des autres peuples, notamment les peuples jusque-là inconnus de l’Amérique. Ni les Européens, ni les Amérindiens n’étaient préparés à une telle rencontre. Celle-ci a déterminé la suite. À partir du XVIe siècle, le mouvement des peuples devient considérable, en particulier au sud du continent américain dont est née l’Amérique latine, et au nord, dont sont issus les États-Unis. La terre s’unifie. Au cours des siècles suivants, elle va être explorée, conquise. Aucun peuple ne peut plus se dire unique au monde. Le va-et-vient entre ce moment privilégié et aujourd’hui peut nous apprendre quelque chose de la mixité. Nous procéderons en trois temps : la découverte de la mixité, sa mise en œuvre et enfin ses effets.

La découverte de la mixité

Elle est le passage du rêve à la réalité. De l’autre rêvé à la réalité d’une rencontre avec l’autre. Voici comment Christophe Colomb relate sa première rencontre avec les populations d’Amérique : « L’Hispaniola est une merveille : les sierras et les montagnes, les plaines et les vallées, les terres si belles et grasses, bonnes pour planter et semer, pour l’élevage des troupeaux de toutes sortes, pour édifier villes et villages… Les gens de cette île et de toutes les autres que j’ai découvertes ou dont j’ai eu connaissance vont tout nus, hommes et femmes, comme leur mère les a enfantés… Ils sont prodigieusement craintifs… Il est vrai que lorsqu’ils sont rassurés et ont surmonté cette peur, ils sont à ce point dépourvus d’artifice et si généreux de ce qu’ils possèdent que… quoi qu’on leur demande de leurs biens, jamais ils ne disent non ; bien plutôt invitent-ils la personne et lui témoignent-ils tant d’amour qu’ils lui donneraient leur cœur… » 1.

Première rencontre de l’autre et de l’autre différent. La différence que met en avant Colomb est celle d’une surabondance qui entraîne chez lui un émerveillement. Tout est merveilleux dans cette terre nouvelle, la nature et les humains. L’Indien est beau, l’Indien est généreux. Mais est-ce vraiment là sa réalité ? L’autre que rencontre Colomb n’est-il pas tout simplement la projection de ses fantasmes ? Ce pays paradisiaque existe-t-il ailleurs que dans les récits fabuleux ? Ces êtres humains à l’état de nature, sont-ils autre chose que l’effet d’une vision théologique qui pour Colomb fait d’eux des candidats au baptême ? Il les dénomme « indiens » et il attend d’eux qu’ils se conforment à ses souhaits, en se convertissant, devenant sujets du roi d’Espagne et fournissant l’or et la richesse qui de droit reviennent au maître du monde.

Pourtant, Colomb entend bien rendre compte de la réalité. Un peu plus loin, dans la même lettre, il explique qu’il n’a pas rencontré, « comme beaucoup le pensaient, d’hommes monstrueux » dans ces îles. Peut-être en existe-t-il, selon ce qu’on lui a dit, dans une île, « la seconde à l’entrée des Indes, peuplée de gens que l’on tient dans toutes les îles pour très féroces et qui mangent de la chair humaine ». Suit une description de ces autres populations qui est l’exacte opposée de la précédente. Nous sommes toujours dans le registre de l’imaginaire, d’un imaginaire binaire qui ramène l’autre à soi-même. Ou bien l’autre est conforme à mon rêve et il est déclaré bon. Ou bien il ne correspond pas à mon désir et il est déclaré mauvais 2.

En somme, si la découverte de la mixité est la découverte de l’autre et de l’autre différent, la première chose à noter est la difficulté de voir l’autre tel qu’il se voit lui-même. Ce que Charles Taylor appelle « la reconnaissance de l’autre ». Taylor définit  ainsi la reconnaissance : « quelque chose comme la perception que les gens ont d’eux-mêmes et des caractéristiques fondamentales qui les définissent comme êtres humains » 3. Cette reconnaissance de l’autre dans son altérité n’est pas simplement une curieuse acceptation intellectuelle, ce qui est le cas dans l’exotisme et n’engage à rien, mais elle devient dans la mixité vécue une mise en question de soi-même, voire une menace sur ses propres manières d’être et sa propre identité. Le mot de mixité ne désigne donc pas seulement le fait de la diversité des êtres humains rassemblés dans un même espace, mais davantage, il indique l’entre-deux où se passent la reconnaissance réciproque et le travail de décentrement de soi-même qu’implique une telle situation. Tel est le paradoxe de la mixité : nous sommes différents les uns des autres et nul ne peut se prévaloir d’une conception de l’humanité qui puisse s’imposer à l’autre. Nos conceptions de l’humanité nous séparent. Mais, en même temps, nous partageons la commune humanité et ceci nous rassemble. Découvrir la mixité, c’est découvrir ce paradoxe et tenter d’en faire profit. Car ne choisir qu’une des branches du paradoxe, c’est nier l’autre dans sa différence ou se nier soi-même, et cela peut conduire à tous les apartheids et à toutes les violences.

Colomb ne parviendra pas à croire que ceux qu’il rencontre ne sont pas ceux qu’il cherche. Il se croira aux Indes orientales et n’en démordra pas tout au long de son existence. Le nom d’Indiens que nous continuons, cinq siècles plus tard, à utiliser pour désigner les populations du continent américain témoigne de cette difficulté qu’a l’Europe à se décentrer. Il y a l’Occident et « les Indes », toujours fabuleuses. Tous ceux qui ne sont pas des nôtres, sont indiens, désignés globalement : les étrangers ! Non, il n’en est pas ainsi. Il nous faut sortir de l’illusion de Colomb pour nous apercevoir de la diversité du monde.

Les labeurs de la mixité

Sortir de l’illusion est un labeur, un travail au sens fort du mot, davantage un engendrement. La mixité est aux prises avec les heurs et malheurs de cet engendrement. Au nord comme au sud des terres nouvelles, le peuplement européen s’entreprend sous le signe de l’utopie. Il se poursuit sous la férule de la violence.

Les premiers franciscains qui arrivent au Mexique, la nouvelle Espagne, vers les années 1528, sont disciples de Joachim de Flore. Ils ambitionnent de fonder là-bas la « Nouvelle Jérusalem ». Les « Pères Pèlerins », Pilgrims Fathers, un siècle plus tard, fuyant la persécution en Angleterre se réfugient en 1620 dans les colonies de la Nouvelle Angleterre afin de vivre pleinement l’évangile. Le nouveau monde a été peuplé avec la visée de construire une société selon l’évangile, loin de l’Europe vieillie et fatiguée des guerres et des persécutions. L’adjectif « nouveau » de nouveau monde, Nouvelle Angleterre, Nouvelle Espagne est la marque du rêve, celui d’une mixité heureuse, sans haine et sans guerre.

On sait ce qu’il en est advenu. Le récit de la véritable catastrophe humaine qu’a été, de part et d’autre, la rencontre des populations est connu et jamais épuisé. Colomb, plus tard Cortès au Mexique et les autres, ouvrent une longue et tragique histoire qui se prolonge tout au long de l’époque coloniale. Au sud, viols, asservissement des populations, anéantissement de leur culture. Au nord, rejet systématique des Indiens et leur destruction. Davantage encore leur diabolisation. Plutôt que dérouler les faits, il importe de répondre à deux questions : « Pourquoi donc la mixité conduit-elle à la violence » ? Et « comment celle-ci est-elle confrontée » ?

La violence dans la situation de mixité naît de la différence. La différence, de soi, n’implique pas la violence. Les différences entre humains sont multiples. Mais certaines différences apparaissent irréductibles. Ce sont les dissymétries constitutives de l’humanité elle-même. Ainsi l’âge ou le sexe. La différence ethnique, qui importe ici, tient à l’origine et à la géographie. Naître en Asie, en Amérique ou en Europe entraîne la différence des langues, des couleurs de peau, des modes de vie. Mais ces différences sont perçues et vécues comme des inégalités. Les dissymétries constitutives apparaissent alors comme des inégalités inscrites dans la nature.

Le mécanisme qui transforme les différences en inégalités est à l’origine de la violence. La situation de mixité porte en elle le risque permanent d’une possible violence, antérieure à toute prise de conscience. Les premières rencontres entre Européens et Amérindiens furent paisibles, voire heureuses, même si pointe déjà un sentiment de supériorité. Un certain nombre d’Espagnols, y compris Cortès, épouseront des Indiennes. Les premiers franciscains choisiront de vivre selon les modes de vie des Indiens et Las Casas se fera le défenseur de leur humanité, en particulier lors de la fameuse controverse de Valladolid. Mais très vite la violence surgira. Elle se fixera dans le langage, dans les comportements, dans le droit. L’identité d’un chacun, sa place dans l’échelle sociale, son statut d’inférieur ou d’exclu seront fonction de la couleur de la peau et de la soi-disant pureté du sang.

La mixité apparaît alors comme un danger. Chacun se sent menacé et l’homme blanc s’affirme supérieur à l’homme de couleur. C’est par exemple le cas au XIXe siècle, où le Grand Larousse universel n’hésite pas à affirmer : « La race blanche est supérieure aux autres races ». Jusqu’à en faire la théorie. Pour Gobineau, dans l’Essai sur l’inégalité des races humaines, l’inégalité entre les êtres humains est le fruit de la mixité. Confondant culture et biologie, il affirme que la supériorité d’un groupe sur un autre dépend de la plus ou moins grande pureté du sang. La confusion de Gobineau porte en elle la violence et une violence inéluctable, puisque prétendument liée au destin biologique d’un chacun.

Exorciser cette violence ne relève pas seulement de la bonne volonté. « Traverser » la violence, pour faire advenir le rêve d’une commune humanité relève d’un labeur sans cesse à reprendre. Tocqueville reprochait à Gobineau son matérialisme et son rejet de la liberté humaine. « Vous n’aimez pas l’humanité », l’accusait-il (lettre du 17 novembre 1853). Pour lui, seule la démocratie, c’est-à-dire le droit égalitaire et l’échange égalitaire entre humains, peut exorciser la violence. Les sociétés que nous avons évoquées offrent des visages différents de la vie collective. C’est la conséquence de multiples facteurs économiques ou historiques. C’est aussi la conséquence de conceptions différentes de la mixité. Laissons la parole à Octavio Paz : « Il est certain que si les Espagnols ne massacrèrent pas les Indiens, c’est qu’ils avaient besoin de la main-d’œuvre native pour exploiter les énormes domaines féodaux et les mines. Les Indiens étaient des biens qu’il convenait de ne pas dilapider. Il est difficile d’imaginer qu’à ces considérations s’en soient mêlées d’autres de caractère humanitaire. Une telle hypothèse ferait sourire tous ceux qui connaissent la conduite des colons envers les indigènes. Mais sans l’Église, le destin des Indiens aurait été tout autre. Et je ne pense pas seulement à la lutte entreprise pour adoucir les conditions de vie et les organiser de façon plus juste et plus chrétienne ; il y avait aussi la possibilité offerte par le baptême, de participer, grâce à ce sacrement, à un ordre, à une Église. Les Indiens qui sont comme orphelins, après la rupture des liens avec leurs anciennes cultures et la mort de leurs dieux et de leurs cités, retrouvent par la foi catholique une place dans le monde. Cette possibilité d’appartenir à un ordre vivant, fût-ce à la base de la pyramide sociale, fut impitoyablement refusée aux indigènes par les protestants de la Nouvelle-Angleterre. On oublie fréquemment qu’appartenir à la foi catholique signifie trouver une place dans le Cosmos. La fuite des dieux et la mort des chefs avaient laissé les indigènes dans une solitude si complète qu’il est difficile de l’imaginer pour un homme moderne. Le catholicisme leur permit de renouer des liens avec le monde et l’au-delà. Il donne un sens à leur présence sur terre, alimente leur espérance et apporte une justification à leur vie et à leur mort. » 4

Les effets de la mixité

Où va la mixité ainsi conçue ? Édouard Glissant, un contemporain, annonce l’inéluctable « créolisation » du monde : « Quand je dis que le monde se créolise, toute création culturelle ne devient pas créole pour autant, mais elle devient surprenante, compliquée et inextricablement mélangée aux autres cultures. La créolisation du monde, c’est la création d’une culture ouverte et inextricable et elle se fait dans tous les domaines, musique, arts plastiques, littérature, cinéma, cuisine, à une allure vertigineuse… » 5.

Métissage, créolisation, on peut débattre de la pertinence des mots. Distinguer aussi entre un métissage que certains appellent biologique et qui désigne l’enfant né de deux parents d’origines ethniques différentes et un métissage culturel qui étend le mot à l’ensemble des brassages ou mélanges fruits de la rencontre des groupes humains. Ces mots disent davantage que les discours concernant l’interculturel. Ils connotent le poids des corps et évoquent le contexte de violence de la colonisation dans lequel, à l’époque moderne, s’est produite la rencontre des peuples. C’est pourquoi, ils suscitent, surtout le mot métissage, à la fois réticence et fascination. Celle-ci aujourd’hui l’emporte, invitant les individus à devenir les citoyens d’une cité bariolée. Seulement, même sous couvert du discours démocratique, peuvent revenir l’apartheid et la ségrégation. Le refus de la différence, le refus de l’autre et la peur d’affronter la rencontre courent toujours en sous-sol de nos sociétés démocratiques. Métissage et politique alors, loin de servir d’alibi l’un à l’autre, s’appellent l’un l’autre. Davantage encore dans la mondialisation qui, accélérant le mélange des peuples, fait surgir de nouvelles formes de violence.

C’est l’enfant qui est métis. Il lui est possible et nécessaire pour sa propre survie de tenir ensemble ce que les générations précédentes avaient opposé. Ces mots, métissage, créolisation indiquent une perspective. Car « le métissage offre l’expérience d’une violence traversée. Il n’y a pas de mixité sans métissage. Car les groupes humains en présence les uns des autres sur un même territoire se rencontrent. Ils se mêlent, mêlent les langues, les coutumes, les symboles et les corps. Ils engendrent autre chose qu’eux-mêmes, des enfants qui seront différents de leurs origines. Seule une violence imposée, celle des apartheids, peut empêcher un tel processus » 6.

Mixité heureuse, brassage réussi ? Notre histoire, et aujourd’hui l’histoire de la planète, c’est-à-dire les événements, les mentalités ou le droit, sont tributaires pour une grande part de ce qui s’est construit au cours des cinq derniers siècles et a fondé notre modernité. Ces siècles offrent-ils l’exemple d’une mixité heureuse et d’un brassage réussi ? Ainsi formulée, la question ne peut que rester ouverte. Mixité heureuse, un rêve ? Il nous appartient de le réaliser.



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1 / « Lettre à Luis Santangel », février-mars 1493, in Christophe Colomb, La découverte de l’Amérique II, relations de voyage, 1493-1504, La Découverte, 1979, p. 47-48.

2 / Cf. « Colomb herméneute », in Tzvetan Todorov, La conquête de l’Amérique, la question de l’autre, Seuil, 1982.

3 / Charles Taylor, Multiculturalisme, différence et démocratie, éd. Aubier, 1994, p. 41.

4 / Octavio Paz, Le labyrinthe de la solitude, Gallimard, 1972, p. 96.

5 / Édouard Glissant, « La créolisation du monde est irréversible », Le Monde 2, 31 décembre 2004.

6 / Jacques Audinet, Le temps du métissage, éd. de l’Atelier, 1999, p. 40.


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