La crise qui vient. La nouvelle fracture territoriale
Laurent Davezies Seuil/La République des idées, 2012,118 p., 11,80 €La dimension territoriale de la crise économique en France est le plus souvent omise. Laurent Davezies, l’un des plus grands spécialistes d’économie régionale et urbaine française, s’attaque ici à cette question, éminemment politique, quatre ans après La République et ses territoires. La circulation invisible des richesses. Avec force et clarté, il expose les effets de la crise sur le territoire ainsi que les causes territoriales de la crise. Ou plutôt « des » crises : la crise des subprimes de 2008-2009 constitue pour l’auteur une sorte de stress-test, à la lumière duquel il envisage celle, plus profonde et durable, des finances publiques. En 2008-2009 en effet, les licenciements dans le secteur privé ont été limités (il y a eu arrêt de création plutôt que destruction d’emplois), et l’emploi public ainsi que les prestations sociales ont (légèrement) progressé : somme toute, « les amortisseurs ont été plus puissants que les chocs ». Dans les années à venir cependant, les contraintes budgétaires ne permettront plus une telle protection et les différentes formes d’inégalités territoriales, ayant explosé en 2008-2009, risquent de se renforcer encore. Laurent Davezies esquisse une typologie de cette fracture, sur laquelle il appuie son raisonnement. Il distingue, cartographie et détaille « quatre France », en fonction des zones d’emploi, selon le niveau de dépendance du revenu des ménages aux revenus non marchands, et selon la dynamique de création d’emplois salariés privés : les territoires « marchands dynamiques » (36% de la population), « non marchands dynamiques », « marchands en difficulté », « non marchands en difficulté » (12% de la population). Alors que se creusent les disparités, un nouvel équilibre territorial, à la fois économique, social et politique, est essentiel à trouver.
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25 février 2013