En affirmant que « l’économie des besoins » est l’avenir de l’économie, voire « le communisme du XXI^e siècle », Jacques Fournier va bien au-delà d’une nouvelle approche des services publics, il nous invite à une réflexion sur les enjeux de notre société. Rappelant que les « fonctions collectives » ont été un des apports importants du Commissariat général au plan, il invite les responsables du tout récent Commissariat général à la stratégie et à la prospective à en faire un thème majeur de leur action. Pour lui, les services publics, dès lors que leurs responsables savent reconnaître leurs défauts pour y remédier, dégagent des potentialités considérables et porteuses d’avenir. Trois principes doivent animer ces services publics : égalité, qualité et convivialité. L’enjeu est essentiel. Les besoins sociaux à satisfaire sont immenses et l’effet correcteur des inégalités par les services collectifs est plus important que celui obtenu grâce aux prestations sociales. J. Fournier y voit une dimension essentielle pour l’Europe et pour les nations qui la composent. Il est possible de ne pas partager toutes les analyses de l’auteur, mais on sort convaincu de cette lecture qu’il y a là la proposition d’un modèle d’organisation collective pour la satisfaction de besoins essentiels, alternatifs à la régulation du marché capitaliste. Au-delà d’une analyse précise de chacun des grands services publics (celle des transports et de l’apport de la loi d’orientation intérieure de 1981 est particulièrement éclairante), Jacques Fournier nous invite à repenser notre avenir dans les champs du développement humain, de la vie quotidienne, de la démocratie et des bases de notre économie.