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Revenu des ténèbres

Kouamé Xo éditions, 2018, 240 p., 16,90 €

« Quand l’horreur force la porte de ton enfance, […] quand rien n’existe plus que le chaos, tu dois rester debout si tu veux vivre. Et marcher. » Et Kouamé marcha. Kouamé, c’est l’auteur. Un garçon de 14 ans à qui la guerre civile a dérobé sa vie insouciante de jeune adolescent au milieu de sa famille en Côte d’Ivoire, le propulsant prématurément dans celle d’un jeune adulte. Il nous raconte sa course ce samedi de décembre 2012, « (je) veux sauver ma vie et je fuis, […] je cours, je cours », course qui ne s’arrêtera qu’en 2015. La guerre civile a éclaté et les rebelles assassinent ses parents devant lui, l’éloignant de sa sœur, le seul membre de la famille qui lui reste, sous ses yeux « exorbités par l’horreur de la scène ». Commence alors un voyage interminable à travers plusieurs pays, où la famine, la maladie, la maltraitance et le silence sont quotidiens. Avec une sagesse déstabilisante, Kouamé livre ici bien plus qu’un discours particulièrement touchant : il nous invite à chaque étape à la réflexion, appelant à un changement de mentalité, qui soit ouverte et accueillante. Son récit est aussi jalonné d’interrogations qui, espérons-le, ne laisseront pas le lecteur indifférent : « Les Arabes savent le prix de l’eau ; et nous, savons-nous la valeur de la vie humaine, de la liberté ? » Méditons sur cette question de Kouamé : « Ne peut-on pas aussi partager la souffrance ? » Partager la souffrance… La partager pour la libérer. La libérer de l’ombre.

Alina Reboredo
23 avril 2019
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