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Polices américaines

Didier Combeau Gallimard, 2018, 256 p., 20 €

Aux États-Unis, la police n’est pas seulement un service public, c’est aussi un produit d’exportation ! Dans quel autre pays peut-on acheter des objets souvenirs à l’effigie des forces de l’ordre (FBI, NYPD, LAPD, etc.) ? Ces polices sont connues dans le monde entier grâce aux innombrables films et séries qui les mettent en scène. De Scarface à The Wire, cette abondance de fictions témoigne que « la relation de l’Amérique au crime et à ceux qui sont chargés de l’en protéger relève du mythe fondateur », souligne Didier Combeau en introduction. Fin connaisseur des questions de sécurité aux États-Unis, il offre dans ce livre une radiographie passionnante des polices étasuniennes, de leur histoire, de leur fonctionnement et des débats dont elles font l’objet. Malgré tout ce qui distingue les États-Unis de notre pays (prédominance des polices privées et municipales, généralisation du port d’arme, surmortalité par homicide…), la lecture de ce livre renvoie inévitablement le lecteur français au contexte hexagonal. Ainsi, la doctrine de la « tolérance zéro » développée outre-Atlantique dans les années 1980 a-t-elle été importée en France, tout comme celle du community policing, improprement traduite par « police de proximité ». Et la contestation des violences policières contre les minorités ethniques fait écho aux mouvements français contre les « contrôles au faciès », même si les phénomènes sont loin d’être comparables. Aux États-Unis, la police tue plus d’un millier de personnes par an, contre environ une dizaine en France. Mais dans les deux pays, les forces de l’ordre sont plus que jamais scrutées par les citoyens et sommées de rendre des comptes.

Edwin Hatton
17 décembre 2018
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