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Les contrats de travail flexibles. Une comparaison internationale

Sophie Robin-Olivier Presses de Sciences Po, 2015, 148 p., 6 €

La flexibilisation est bien en marche. C’est le constat, à vrai dire sans surprise, que confirme cette comparaison internationale suggestive. Partout, le contrat à durée indéterminée subit l’érosion de stratégies offensives, privilégiant la souplesse à la fois fonctionnelle – via l’organisation de l’entreprise – et statutaire – par le « précariat » (Robert Castel). Et avec des conséquences profondément déstabilisatrices, déjà bien analysées, sur les droits individuels et collectifs. C’est une nouvelle planète qui sort de l’ombre. Deux aspects, souvent méconnus, ressortent avec clarté de cette belle observation. D’abord, l’apparition de formes extrêmes de flexibilité au Royaume-Uni et aux États-Unis, avec le « contrat zéro heure » ou à la demande (on call), ou encore « at will » (à volonté), contrat pouvant être rompu à tout moment par les parties. Des formes qui rappellent les débuts de la société industrielle ! Ensuite, le brouillage de plus en plus marqué de la frontière entre salariat et travail indépendant (faux-artisans, salariés actionnaires, para-subordonnés…), certains, comme W. Bridges, n’hésitant pas à prophétiser la « mort du contrat de travail » remplacé par des contrats de type commercial. Vive le salarié autonome, « entrepreneur de soi », capable d’autogérer son « employabilité » ? L’image peut être séduisante. La réalité l’est un peu moins. Il y a urgence à sortir la flexisécurité des limbes !

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