Après l’indépendance et jusqu’au début du XIX^e siècle, la vie politique étasunienne opposait les fédéralistes du Parti fédéraliste (Federalist Party) aux républicains du Parti démocrate-républicain (Democratic-Republican Party). Leurs clivages reflétaient le développement d’un État s’interrogeant sur ses relations avec l’ancienne métropole (le Royaume-Uni), sa structure institutionnelle et son modèle économique et social.

Tandis que les fédéralistes envisageaient la réconciliation avec le Royaume-Uni, les démocrates-républicains voulaient établir des liens d’amitié avec la France. Les fédéralistes souhaitaient un gouvernement central fort ; les démocrates-républicains insistaient sur les droits des États fédérés.

L’interprétation de la Constitution par les fédéralistes était large ; celle des démocrates-républicains était stricte. Le modèle de développement économique des fédéralistes (surtout implantés dans le nord-est) privilégiait le commerce et l’industrie ; celui des démocrates-républicains (du sud et de l’ouest) privilégiait l’agriculture. Les valeurs des fédéralistes étaient l’ordre et la stabilité, celles des démocrates-républicains étaient les libertés civiles.

Dès les années 1850, l’esclavage était le principal sujet d’opposition entre les partis.

Cette structure bipartisane se reproduisit dans les années 1830. Les démocrates – traditionnalistes, antiréformistes, agrariens, favorables à l’esclavage, à l’expansion territoriale par la guerre et aux droits des États fédérés – s’opposaient aux Whigs – modernistes, réformistes, favorables au contrôle de l’économie par l’État, au développement urbain et industriel, opposés à l’esclavage et à la guerre américano-mexicaine de 1846-1848.