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Permettre à des personnes sans abri d’avoir un logement à elles. C’est l’objectif affiché du dispositif Un chez soi d’abord. Pourtant, des professionnels s’inquiètent que leur travail puisse tenir les personnes accompagnées à distance de certains services.
Le dispositif « Un chez soi d’abord », porté par l’État et inspiré d’expériences menées outre-Atlantique, existe en France depuis 2011. Il essaime dans les métropoles : d’abord à Marseille, Toulouse, Lille, Paris, puis à Saint-Étienne à partir de 2020, à Tours à partir de 2022. Son objet : proposer des logements individuels dans l’habitat diffus à une population sans domicile, caractérisée par des troubles psychiques sévères et médicalement documentés.
Le public auquel sont destinés ces dispositifs connaît aussi, en général, une forte précarité, une grande pauvreté, des conduites addictives… Aussi la situation des bénéficiaires du dispositif « Un chez soi d’abord » vis-à-vis du droit commun est-elle marquée par l’éloignement, voire par la rupture complète, à l’initiative de la personne ou des institutions.
Nous travaillons au sein de groupements de coopération sociale et médico-sociale appelés « Un chez soi d’abord ». Notre équipe de soignants et de travailleuses sociales débute son accompagnement après un processus de repérage, d’orientation et d’admission, auquel elle ne participe pas. Les futurs bénéficiaires arrivent à nous par deux chemins.
Le droit au logement et sa réalité concrète restent très abstraits pour certaines personnes.
Dans certains cas, les personnes rencontrent des spécialistes de l’« aller vers » – les équipes mobiles de rue, de psychiatrie, de réduction des risques, santé et précarité… – qui les aiguillent vers nous. Dans d’autres cas, le lien se fait à l’initiative de collègues travailleurs sociaux ou de soignantes qui nous sollicitent au sujet du logement pour des personnes rencontrées pour des motifs spécifiques : accueil de jour, hospitalisation, mesure de protection…
Ces alter ego qui commencent notre travail montrent que l’on
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