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Archéologie Trésor exhumé des préjugés

La cité du Grand Zimbabwe. ©Evenfh/iStock
La cité du Grand Zimbabwe. ©Evenfh/iStock

Joyau quasi millénaire, la cité du Grand Zimbabwe a tardé à être reconnue dans sa pleine africanité par les archéologues. À son histoire se superpose celle d’une discipline à décoloniser.


En langue chikaranga des Bantous de culture shona, « Zimbabwe » est une contraction de la locution ziimba remabwe, qui signifie « grande maison faite de pierres ». À trente kilomètres de Masvingo, ville située au sud d’Harare, se dresse le Monument national du Grand Zimbabwe, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Établi sur un plateau dominant le cours supérieur du fleuve Savé, ce complexe citadin de l’âge africain du fer couvre une superficie de près de 800 hectares. Il se compose d’une acropole en pierre sèche couronnant un éperon granitique, d’un grand enclos elliptique en contrebas de colline et d’une série d’habitats disséminés dans la vallée.

La cité, dont l’établissement sur un site préhistorique faiblement peuplé est attesté dès le IIIe siècle de notre ère, devait rassembler à son apogée – entre le XIIe et le XVe siècle – environ 18 000 individus. L’acropole, où huit poteaux en stéatite sont surmontés de sculptures d’aigles bateleurs, est considérée comme une résidence royale. Le Grand Enclos est ceint d’impressionnantes murailles – construites sans mortier – que coiffe une tour de dix mètres de hauteur.

L’habitat disséminé témoigne de connaissances artisanales sophistiquées dans la construction et les décorations murales (constituées de chevrons et de damiers). Toujours mobilisé par les communautés autochtones pour des pratiques spirituelles, le Grand Zimbabwe – comme nombre de sites archéologiques africains – a fait l’objet de spéculations mythiques. Il fut aussi l’objet d’interprétations erronées, dues en grande partie aux préjugés racistes de la période coloniale.

Déni colonial

Le site est découvert dès le début du XVIe siècle par les navigateurs portugais. Le « Tite-Live portugais », João de Barros, décrit

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