Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Né de la convergence des luttes féministes et écologistes, l’écoféminisme promeut une nouvelle hiérarchie de valeurs pour nos sociétés. De l’inclusivité du mouvement dépendra son essor.
À ses débuts, dans la foulée du mouvement collectif des femmes des années 1970, l’écoféminisme renvoie à des sensibilités, des prises de conscience qui correspondent aux besoins impérieux de faire converger deux types de luttes jusqu’alors séparés.
D’une part, la lutte contre les inégalités femme/homme, les discriminations, les stéréotypes, l’exploitation, la domination, le patriarcat, avec le besoin impérieux de se définir comme femme autonome ayant des droits civiques et sociaux (et non seulement comme épouse et mère) et de choisir l’orientation de sa vie, de sa contraception, de sa procréation, de sa sexualité. Dans la foulée de #metoo, cette lutte s’est étendue à la dénonciation des violences sexuelles, des féminicides et de l’inceste.
D’autre part, la lutte pour la protection de la planète, contre l’érosion de la biodiversité et le dérèglement climatique, à la faveur de la justice climatique. De la convergence entre ces deux registres découle un constat : c’est la même hiérarchie de valeurs qui est responsable des inégalités entre les femmes et les hommes et de la dégradation de la planète.
La culture patriarcale est alors incriminée avec les hommes qui ont été aux commandes de l’industrialisation massive et de ses corollaires : l’extractivisme, l’exploitation des énergies fossiles, la politique du court terme, l’agriculture intensive, les logiques de profit… À la lumière de ce constat, l’écoféminisme promeut une autre hiérarchie de valeurs.
La pensée écoféministe nait dans le sillage de villageoises indiennes protestant contre la déforestation.
À l’échelle mondiale, l’avènement de la pensée écoféministe est marqué par le mouvement Chipko, fondé en 1970 par des villageoises indiennes protestant contre la déforestation. Leur porte-parole, Vandana Shiva, fonde en Inde un
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