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Nous vivons une double crise : une crise de l’emploi, dont témoigne un taux de chômage très élevé depuis plus de trente ans, avec un nombre de chômeurs de longue durée de plus en plus inquiétant et une crise du travail, moins commentée, qui se manifeste par une grande médiocrité des conditions de travail, une proportion élevée de personnes touchées par le stress ou le burn out, une perte de sens du travail1. Les enquêtes sur les conditions de travail françaises et européennes le mettent bien en évidence. Selon la récente enquête de la Confédération française démocratique du travail (CFDT)2, si 77 % des personnes interrogées disent aimer leur travail, 40 % des ouvriers et employés indiquent que « le travail délabre ». Plus de la moitié des répondants soulignent que leur charge de travail est excessive et 58 % disent ne pas pouvoir faire correctement leur travail. Si les Français sont parmi les plus nombreux en Europe, voire dans le monde, à considérer que le travail est « très important » et si leurs attentes à son égard sont immenses, ils font aussi partie des moins satisfaits de leur travail. Au total, des millions de personnes souffrent de n’avoir pas accès à l’emploi, pendant que d’autres supportent des conditions d’exercice indécentes, comprenant du sous-emploi, des horaires atypiques ou des horaires trop longs, trop souvent imposés.
Les scénarios les plus débattus sur le futur du travail concernent principalement la crise de l’emploi. L’un des plus en vogue pourrait s’intituler « le démantèlement du droit du travail »
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