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Dossier : Religions, une affaire publique ?

S’adresser à l’ensemble de la société sans se renier

Grand jeu de rentrée préparé par les Scouts et Guides de France © sfays/Flickr/CC
Grand jeu de rentrée préparé par les Scouts et Guides de France © sfays/Flickr/CC
Table ronde – Dans le champ éducatif comme dans le champ social, nombreux sont les acteurs confessionnels. Suscitent-ils des méfiances ou au contraire des attentes spécifiques ? Leur identité religieuse est-elle pleinement assumée ?

Dans le champ de la solidarité comme dans celui de l’éducation, des organisations catholiques ont une présence spécifique. Est-il important d’avoir des « œuvres » propres ?

Jean-Marc Boisselier – De fait, quantité de chrétiens s’engagent dans des organisations non-confessionnelles, et c’est très heureux. Nous ne prétendons pas faire mieux que les autres. Mais nous ne pouvons nous contenter de l’engagement de quelques personnes. C’est l’Église en tant que telle qui est appelée à témoigner, en actes, de l’infinie tendresse de Dieu pour les plus pauvres d’entre nous. Pour prendre la parole de façon légitime, il est important de vivre ces expériences sur le terrain, au-delà de la théorie.

Nous sommes désormais beaucoup plus engagés dans des actions de plaidoyer. Nous nous associons à d’autres, avec des réseaux tels que la Fnars [Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale], l’Uniopss [Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux], ce qui donne plus de force à nos interpellations. Ce qui est plus spécifique au Secours catholique, c’est le fait de prendre du temps pour vivre ensemble, de ne pas faire seulement de l’accueil, mais de proposer des espaces de vie fraternelle, qui répondent à l’ensemble des besoins des personnes, y compris leurs besoins spirituels. Notre action tend à leur permettre de dépasser leurs difficultés, mais aussi de créer des liens, de relire leur parcours, de « re-susciter » en elles-mêmes le désir d’exister et de se mobiliser sur leur situation et dans leur environnement. Nous ne sommes pas là pour prendre les gens en charge, mais pour les prendre en considération.

Pascal Balmand – La présence de l’Enseignement catholique exprime le refus de voir le religieux cantonné à la seule sphère privée. Oui, l’Église porte une responsabilité éducative. L’existence de formes de présence spécifiques n’a de sens que si elles sont utiles et qu’elles offrent un service qu’elles seules peuvent offrir. Nous croyons que notre proposition éducative peut être utile aux jeunes, à leurs familles, à la société. Si l’école catholique faisait la même chose que l’enseignement public et de la même manière que lui, elle n’aurait pas de raison d’être.

N’y a-t-il pas une demande actuelle de la part de l’Église pour que cette appartenance catholique soit plus marquée ?

P. Balmand – En ce qui concerne l’enseignement catholique, c’est vrai. C’est aussi un changement de paradigme. Je suis né en 1960 et j’ai connu toute une période marquée par une « pastorale de l’enfouissement ». Celle-ci a eu sa grandeur, mais elle ne correspond peut-être plus à nos sensibilités contemporaines. J’ai été directeur diocésain de l’enseignement catholique en Seine-Saint-Denis. J’y ai senti une forte attente à l’égard d’une école catholique  à la fois ouverte à tous et clairement ancrée dans l’Église, ce qui va à l’encontre d’une tendance à dire : « N’en faisons pas trop. » Aujourd’hui, plus l’école catholique est catholique (je ne dis pas « catho pour les cathos »), plus elle peut contribuer à l’œuvre de la République.

« Aujourd’hui, plus l’école catholique est catholique, plus elle peut contribuer à l’œuvre de la République. » P. Balmand

J.-M. Boisselier – Je n’ai pas l’impression que l’affirmation du Secours catholique comme service de l’Église nous ait été imposée de l’extérieur. Dans les années 1990, le Secours catholique aurait peut-être pu évoluer pour devenir une ONG avec des sources chrétiennes. Or en 1996, le projet du Secours a été redéfini avec la volonté de réaffirmer clairement l’identité chrétienne de la solidarité que nous mettons en œuvre. Il est vrai que certaines structures créées par le Secours catholique sont sans doute plus à distance de l’Église, mais cela s’est fait pour des raisons budgétaires plus que confessionnelles. Des établissements qui vivaient sur fonds publics ont ainsi été rendus autonomes.

J’ai vécu cette période où il fallait être le plus discret possible et mettre sa foi dans sa poche. Aujourd’hui, nous sommes revenus à une identité très tranquillement affirmée. Même si certains de nos salariés, de nos bénévoles, ou des personnes que nous accueillons ne partagent pas nécessairement notre foi.

P. Balmand – Il en va de l’enseignement catholique comme de la société. Nombre de nos professeurs et des membres du personnel ne sont pas catholiques. Mais il est possible d’associer à notre projet des personnes qui ne partagent pas notre foi. Nous souhaitons faire travailler ensemble des chrétiens, des membres d’autres communautés religieuses et des non-croyants afin que chacun apporte ses spécificités à la dynamique chrétienne d’éducation. Un non-chrétien peut contribuer à incarner le projet, à le mettre en œuvre, même si on ne peut pas lui demander de porter une parole chrétienne.

On entend parfois dire que les catholiques voudraient que tous partagent leur vision. N’y a-t-il pas quelquefois des frottements dans les lieux où ils expriment une certaine vision de l’homme ?

P. Balmand – Qu’il existe une approche chrétienne spécifique, oui. Depuis quelques mois, par exemple, la cristallisation s’est faite autour de l’ABCD de l’égalité. Mais les problématiques sont bien plus vastes que cela ! Qui, aujourd’hui, s’interroge sur la vision de la société que véhiculent les manuels de sciences économiques ? Pourtant, c’est bien d’une vision de l’homme qu’il s’agit ! Une partie de l’opinion voudrait faire de l’école catholique l’avant-garde de combats qui ne la concernent que sous le régime de sa mission. La mission de l’école est de faire de l’éducation et de la pédagogie pour tous, y compris pour les adultes. Je souhaite un dialogue respectueux, argumenté, sans anathème. Veillons à ne pas perdre  notre capacité à nous parler, à nous écouter.

J.-M. Boisselier – Je ne trouve pas que le fait d’être chrétien suscite des résistances. Nous souhaitons agir en complémentarité avec les services sociaux. La complexité des situations individuelles auxquelles nous sommes confrontés oblige à chercher une complémentarité plutôt que de se situer en concurrence. Nous ne sommes pas suspectés de faire du prosélytisme et nous nous gardons autant que possible d’apparaître en donneurs de leçons. C’est à nous d’entretenir cela, en restant modestes. Nous cherchons avec d’autres ce qui peut faire avancer les choses. Et aujourd’hui, notre parole est plutôt attendue. Les échanges sont mêmes extrêmement constructifs autour d’expériences, comme celles de l’accompagnement de familles pour faire revivre ensemble parents et enfants. Les débats ont davantage lieu en interne.

Où notez-vous des lieux de collaboration ou d’influence fructueuse ? À quel échelon ?

P. Balmand – Au niveau national, nous sommes par exemple pleinement associés à la réflexion menée par l’Éducation nationale sur le décrochage scolaire et les politiques de prévention. La parole de l’Enseignement catholique est attendue et entendue. Il y a de la place pour un partenariat. En interne, on entend parfois : « Le public nous pique nos idées ! » Tant mieux ! La notion de « communauté éducative » vient ainsi de chez nous. De même, dans les projets de texte sur le nouveau socle commun apparaît pour la première fois comme objectif la « formation intégrale de la personne ». C’est un exemple d’apport de l’école catholique à l’école publique.

J.-M. Boisselier – Nous ne sommes pas toujours suivis dans les propositions que l’on fait. Mais notre contribution est attendue. Avec d’autres partenaires associatifs, nous avons contribué à l’élaboration et au suivi de nombre de programmes de lutte contre l’exclusion. Au niveau international, des campagnes, « Publiez ce que vous payez » ou sur le contrôle du commerce des armes, ont porté des fruits. Des élus nous ont souvent dit : « On a besoin de vous, de votre travail de sensibilisation, pour pouvoir prendre les mesures qui s’imposent. » Nous avons par ailleurs assez souvent un rôle de précurseur en matière de réponses sociales. Nombre de structures d’insertion, d’hébergement, d’accueils spécialisés… sont nées d’initiatives du Secours catholique.

Comment partager une « expérience » qui s’enracine dans une dimension religieuse particulière avec les personnes que vous accueillez (dans un établissement, dans une permanence…) ?

P. Balmand – Nous accueillons des enfants de cultures différentes. Notre association à l’État par contrat en est une conséquence et non la source. Tout ce qui relève du témoignage est important. Qu’un adulte puisse partager ce qui l’habite, dire au nom de quoi et, surtout, au nom de qui il fait ce qu’il fait, c’est aussi un service éducatif que nous pouvons rendre, ne serait-ce qu’en valorisant la vie intérieure et spirituelle. Il s’agit aussi de recueillir ce qui s’est vécu pour le relire et le partager. Pour moi, il est essentiel que les enfants sachent qu’aux yeux des adultes qui les entourent, ils valent infiniment plus que leurs notes.

« La question essentielle est d’accueillir l’autre dans toute sa personne, tel qu’il est, avec une vraie chaleur. » J.-M. Boisselier

J.-M. Boisselier – La plupart des personnes qui font de l’accueil au Secours catholique sont des chrétiens. On y trouve une certaine qualité de relation et de regard. La question essentielle est d’accueillir l’autre dans toute sa personne, tel qu’il est, avec une vraie chaleur, pour lui permettre ensuite d’entrer dans un cheminement. Cela va passer par une aide matérielle, un accompagnement, un partage d’expériences de vie, des actions collectives… Nous ne sommes pas chargés de faire entrer les gens dans une norme, nous ne faisons pas les choix à leur place. Notre cheminement avec les personnes accueillies ne se limite pas à un travail sur leurs difficultés. Nous cherchons à prendre en compte et à leur permettre de prendre conscience de ce qu’il y a de riche et d’heureux dans leur vie.

Pensez-vous que la société attend de vous une réponse originale ou simplement qu’elle reconnaît votre « efficacité » ?

P. Balmand – C’est une fausse question. Il existe, au moins en partie, un décalage entre ce que l’on essaie de vivre et ce qui nous est demandé. L’ouverture à tous, par exemple, n’est pas nécessairement une attente de toutes les familles. Il y a en effet, parfois, une demande d’efficacité, une recherche de l’entre-soi, voire, pour certains, une fuite de l’enseignement public. Notre responsabilité est d’être suffisamment pédagogues pour que les familles qui s’adressent à nous pour nos fruits s’adressent à nous en comprenant le lien entre ces fruits et nos racines. On ne peut pas changer la demande sociale. Mais l’on sait depuis au moins trente ans que l’hétérogénéité scolaire bien accompagnée est profitable à tous les niveaux. Encore faut-il accompagner les familles.

J.-M. Boisselier – Au Secours catholique, nous ne nous posons pas la question dans ces termes. 93 % de notre financement provient de dons privés, ce qui nous laisse une grande liberté de ton et d’action. Nous décidons de nos actions en fonction de leur pertinence pour les personnes. Les professionnels de l’action sociale font assez souvent appel à nous pour prendre en charge ce que leurs services ne peuvent assumer, mais aussi parce que nos réponses peuvent être originales et produisent des fruits que l’accompagnement classique ne permet pas forcément. Je pense, par exemple, à l’évaluation que nous avons pu faire avec les services sociaux, de « voyages de l’espérance » avec des familles en très grande difficulté, non seulement sur le plan social, mais aussi dans l’exercice de la responsabilité parentale. À l’issue d’un de ces voyages, trois pères de famille ont retrouvé du travail sans que nous ayons mené d’action spécifique pour cela. Une maman a accepté de recevoir une aide psychologique. Ce genre d’expérience fait bouger des choses en profondeur.

P. Balmand – Ce que j’aimerais mettre en avant, c’est la nécessité de porter une parole chrétienne fidèle à elle-même et, en même temps, compréhensible par le plus grand nombre. Sinon, l’on risque de creuser le fossé entre le langage des chrétiens et la société dans laquelle ils vivent.

J.-M. Boisselier – Le Secours catholique n’est pas seulement chargé de mettre concrètement en œuvre la solidarité ; il porte la responsabilité d’éveiller à cette solidarité le plus grand nombre d’acteurs possibles, pour aujourd’hui et pour demain.

Il a également, avec d’autres, un rôle éducatif pour amener notre société à ouvrir les yeux sur ses impasses, ses dysfonctionnements, à changer son regard sur les personnes qui subissent des situations de pauvreté. Au nom de la foi qui nous anime, il est de notre responsabilité de ne jamais nous résoudre à la fatalité de la misère, de l’exclusion. Nous croyons que le degré d’humanité et de développement d’une société se mesure à l’aune de la place qu’elle fait aux plus petits d’entre ses membres… C’est pour nous le défi majeur de notre projet de transformation sociale, y compris en interne. Un défi essentiel pour notre société… et pour notre Église.

Propos recueillis par Bertrand Cassaigne et Aurore Chaillou.

Contrepoint

Antoine Dulin – Il n’est parfois pas facile pour les Scouts et Guides de France d’être un mouvement important dans le milieu de l’éducation populaire, qui fait souvent de la laïcité une bannière ! Les autres acteurs de l’éducation populaire ont du mal à comprendre le sens de notre projet et notre identité catholique, nous qui accueillons des enfants catholiques et non catholiques.

De même, dans notre relation avec les pouvoirs publics et une partie de la société civile, le fait d’être « catho » est une étiquette et de nombreux préjugés demeurent. Par exemple, un certain nombre d’entreprises refusent de nous aider à cause de ce caractère confessionnel. On doit souvent se défendre de faire du prosélytisme et rassurer sur le fait que notre mouvement, justement parce qu’il est catholique, est ouvert à tous. L’objectif du scoutisme est de permettre à chaque enfant, chaque jeune, de devenir un citoyen heureux, actif et artisan de paix. La spiritualité, la relation à Dieu font partie de l’éducation globale de chaque personne humaine. Nous sommes convaincus qu’il est important aujourd’hui d’éduquer les enfants et les jeunes, non seulement au fait religieux, mais surtout à la spiritualité. Bien sûr, ils sont libres de choisir, mais, en tant que mouvement catholique, nous leur faisons découvrir le message de l’Évangile. On voit combien c’est important pour eux, quel que soit leur cheminement spirituel, qu’ils soient croyants ou non. Les espaces où les jeunes peuvent se poser des questions spirituelles, des questions de sens, ne sont malheureusement pas nombreux dans notre société. Dans le mouvement, nous permettons cette parole libre et ces questionnements. Les jeunes nous disent trop souvent qu’ils ont l’impression d’être des marginaux quand ils parlent de leur foi, de leur spiritualité, à l’école ou avec leurs amis, comme s’ils étaient obligés de nier leur appartenance à une religion. Le fait de porter la chemise et le foulard est pour eux le signe d’une double appartenance : au scoutisme et, comme il est majoritairement catholique en France, à une religion... Ce n’est pas toujours facile à assumer.

Dans la dynamique des rencontres de plus en plus régulières entre les associations du scoutisme français, celles d’autres confessions, mais aussi des organisations laïques, nous sentons le besoin d’échange, le besoin d’une meilleure connaissance des religions et des spiritualités. Pour les enfants catholiques, voir de jeunes musulmans faire la prière les renvoie à leur propre foi, à leurs pratiques. Ils sont souvent renforcés dans leur identité religieuse.

À lire aussi dans la question en débat
« Religions, une affaire publique ? »

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