Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
« Chers papy et mamie, vous qui êtes nés au début du XXe siècle, et qui avez connu deux guerres, je suis heureuse de vous apprendre qu’aujourd’hui en Europe, nous vivons en paix (…). Votre descendance voyage dans tout le continent sans montrer son passeport (…). Cette Union européenne devait améliorer la vie de ses habitants, mais l’argent a malheureusement pris une place trop importante et nous devons maintenant défendre les valeurs humaines. L’Europe économique doit donner plus de place à l’expérience des plus pauvres. Nous allons nous battre pour une Europe plus solidaire et plus égalitaire. »
« L’Europe, c’est comme une grande maison, il y a une assiette pour tout le monde, et on partage. Tu bosses ou pas, tu manges. Avant, c’était individuel, chaque pays avait une assiette pour eux-mêmes. »
« Il faudrait également promouvoir plus la solidarité intergénérationnelle où les jeunes et les moins jeunes se parleraient et où l’entraide serait au rendez vous. Par exemple à Bezons, il y a le parrainage, des retraités qui prennent des jeunes le mercredi après-midi pour leur expliquer leur métier et dire comment ça marche. Nous aimerions qu’il y ait des campagnes de sensibilisation (spots, interviews, réseaux sociaux...) pour faire connaître ces actions à travers l’Europe. »
« Quand l’euro est arrivé, on ne savait plus calculer. Maintenant on ne peut plus économiser. Avant tu avais 140 francs, avec ça tu avais des courses. Maintenant tu as 20 euros et tu n’as plus rien du tout. »
« Ça va dans le sens de la création d’une monnaie locale autonome et affranchie de la finance. L’idée, c’est de faciliter les échanges au niveau local. »
« L’Europe est une union qui devrait nous donner de la force pour avancer. L’Union Européenne va encore s’agrandir. Elle devrait travailler sur les conditions de travail, les salaires, les conditions de vie des gens pour unifier un peu tout ça. Il y a des pays très différents. Quand ils se réunissent, ils devraient prendre des mesures d’unification. L’Europe c’est difficile. »
« Nous souhaitons un plus large panel d’emplois à travers l’Europe, mais cet accès doit être égalitaire envers les garçons et les filles en respectant les droits de chacun. Par exemple, une de nos amies est commis de cuisine, son patron a dit qu’il préférait embaucher des garçons parce qu’ils sont plus résistants et forts. Un copain s’est vu refusé l’accès à un CAP petite enfance parce que c’est un garçon » (groupe des jeunes).
« Nous avons entendu qu’il va y avoir un revenu minimum pour l’Europe. C’est bien pour les pays de l’Est mais pour nous est-ce que ça va être bien ? Avec le RSA, on survit plus qu’on ne vit. Alors l’harmonisation ça fait peur parce que ce sera vers le haut ou vers le bas ? »
« Je suis contente que les pays soient main dans la main mais il faudrait que tous les peuples aussi se mettent la main dans la main. Il y a des pays pauvres, qui sont volés et manipulés par les gouvernements et les gens viennent ici, on en voit à côté du périphérique. Il faudrait aider les pays pauvres chez eux. »
« On voudrait que les migrants qui arrivent en Europe soient accueillis sans que leur dignité soit bafouée. Qu’est-ce que l’Europe peut faire pour préserver la dignité des immigrants ? Pourquoi l’Europe n’a pas de politique étrangère commune ? »
« Au lieu de faire des plans humanitaires pour envoyer des millions dans ces pays, qu’on aille là-bas comme le fait ATD, qu’on les aide chez eux. [On parle] de ce que cela fait politiquement et économiquement. Moi j’aimerais qu’on dise ce que ça fait humainement. Il y a des personnes précaires parmi nous et ailleurs qu’on n’arrive déjà pas à aider ici. La femme africaine qui n’est pas morte dans le bateau, elle arrive ici dans un hôtel avec deux petits jumeaux, avec des manques de soin, des manques de tout. Alors elle va mourir à petit feu, à l’abri des regards, car elle sera cachée dans un hôtel. »