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Dossier : Comment mesurer le bien vivre ?

Le « buen vivir », une autre vision du monde

Un millier de familles produisent plus de 320 tonnes d'origan, exportées vers le Brésil, l'Uruguay et l'Argentine.Tomina, Bolivie (2003) © Socodevi/Fllickr
Un millier de familles produisent plus de 320 tonnes d'origan, exportées vers le Brésil, l'Uruguay et l'Argentine.Tomina, Bolivie (2003) © Socodevi/Fllickr
Pour les peuples indigènes des Andes, nulle frontière entre humains et nature, entre matériel et spirituel. Nulle place, non plus, pour une vision linéaire du progrès. Dans le « buen vivir », les tensions existent et sont assumées, mais c’est l’équilibre qui est recherché, l’harmonie du « tout ». Ce qui n’empêche pas l’instrumentalisation du concept à des fins politiques.

Le buen vivir1 ne conçoit pas de bonheur sans tristesse. Selon la vision des peuples indigènes andins d’Amérique du Sud, il y a une ambivalence dans tous les éléments de la Terre et du cosmos. Chaque chose porte en elle ses propres contradictions. L’individu et la communauté sont deux pôles d’une même unité. Sans communauté, il n’y a pas d’individus et sans êtres singuliers, la communauté n’existe pas. Entre eux, pas d’idylle parfaite, mais une suite de conflits et d’accords, qui, à leur tour, engendrent de nouvelles contradictions.

La communauté est essentielle pour le buen vivir, mais elle inclut à la fois l’humain et le non humain, le matériel et le spirituel. Cette dualité est partout présente. La tension individu-communauté s’inscrit dans la tension humanité-nature. Dans ce contexte, le bien à l’état pur n’existe pas. Le bon et le mauvais coexistent, en tension permanente. Bien vivre, c’est apprendre à vivre avec ces dualités multiples. Non pas prétendre annuler ces contradictions, mais vivre avec elles, éviter que les inégalités et les conflits s’aggravent et se polarisent au point de déstabiliser « le tout ».

Le bonheur, l’équilibre et le « tout »

Plus que de chercher le bonheur, le buen vivir vise l’équilibre. Un équilibre dynamique, jamais acquis et générant sans cesse de nouvelles tensions et de nouveaux processus de rééquilibrage.

Il est plus important d’être une personne que d’être heureux, parce qu’être heureux est conjoncturel, alors qu’être une personne, c’est ma raison d’être.

Le buen vivir est un appel à redéfinir ce que nous entendons par « bien-être » et par « bonheur ». Être riche ou pauvre, triste ou heureux, est un état de la personne. Être humain est son essence même. Le buen vivir se préoccupe moins, dirait-on en espagnol, du « bienestar » (l’état de la personne) que du « bien ser » (l’essence de la personne). Il est plus important d’être une personne que d’être heureux, parce qu’être heureux est conjoncturel, alors qu’être une personne, c’est ma raison d’être. Je deviens une personne quand j’apprends à vivre dans une communauté pleine de contradictions, qui portent autant sur les dimensions humaines que non humaines, spirituelles que matérielles. Le « bien ser » ne s’acquiert pas par des biens matériels, ni par le plaisir purement individuel ou familial, mais en apprenant à entrer en relation avec les autres dimensions contradictoires du « tout », pour contribuer à son équilibre.

Pour le buen vivir, le « tout », c’est la « Pacha ». On a souvent traduit ce concept andin par le mot « Terre ». Aussi parle-t-on de la Pacha Mama comme de la Mère Terre. Mais cette notion est beaucoup plus large : elle comprend l’indissolubilité de l’espace et du temps. Dans la Pacha, il n’y a pas de séparation entre êtres vivants et corps inertes : tous ont la vie. Et la vie s’explique par la relation entre les parties et le « tout ». La dichotomie entre les êtres dotés de la vie et les simples objets n’existe pas. Nous faisons tous partie de la nature et la Pacha en tant que « tout » est vivante elle aussi.

Dans cet espace, le passé, le présent et le futur vivent ensemble, dans une relation dynamique. La vision andine du temps n’entre pas dans la mécanique de Newton qui affirme que le temps est une donnée indépendante de l’espace et que sa grandeur est la même, quel que soit l’observateur. Au contraire, cette cosmovision nous rappelle la fameuse phrase d’Einstein : « La distinction entre le passé, le présent et le futur n’est qu’une persistante illusion. » Le passé est toujours présent et recréé par le futur.

Pour le buen vivir, le temps et l’espace ne sont pas linéaires, mais cycliques. Les notions linéaires de croissance et de progrès ne sont pas compatibles avec cette vision. Le temps avance en forme de spirale. L’avenir se connecte avec le passé. En toute avancée, il y a un retour et tout retour est une avancée. D’où l’expression aymara : pour aller de l’avant, il faut toujours regarder derrière. Cette conception du temps, en spirale, interroge l’idée même de développement (toujours avancer vers un point supérieur). Pour le buen vivir, cet avenir ascendant est une fiction. Toute avancée donne lieu à des tours et des détours, rien ne peut croître de manière permanente, le bonheur pas davantage.

Toute avancée donne lieu à des tours et des détours, rien ne peut croître de manière permanente, le bonheur pas davantage.

Les notions andines de « suma qamaña » et de « sumaq kawsay »2 sont, non pas anthropocentriques, mais « pacha-centriques ». La reconnaissance et l’appartenance au « tout » sont les clés du buen vivir. Cette cosmovision a une série d’implications concrètes : agir uniquement en fonction des intérêts d’une partie (ma famille, mes amis, ma communauté, mon pays, mon bien-être, mes croyances, les humains, etc.) engendre des déséquilibres dans le « tout ». Notre agir doit prendre en compte les multiples dimensions et les interrelations de toutes les parties du « tout ».

Pour le buen vivir, la raison d’être des humains est la recherche de l’équilibre entre les différents éléments, une harmonie non seulement entre êtres humains, mais aussi entre les humains et la nature, entre le matériel et le spirituel, entre la connaissance et la sagesse, entre diverses cultures et entre différentes identités et réalités. Le buen vivir n’est pas simplement une version non anthropocentrique, plus démocratique, holistique et humanisante du développement. Il ne reprend pas à son compte la notion de progrès des civilisations occidentales. Par opposition à la croissance continue, le buen vivir poursuit l’équilibre. En lui réside la source principale du mouvement, du changement cyclique et de l’espace-temps. Cette recherche de l’harmonie entre les êtres humains et avec la Mère Terre n’est pas la quête d’un état idyllique, mais la confrontation aux contradictions permanentes qui donnent vie au « tout ».

Dès lors, ce qui rend une société vigoureuse, ce n’est pas sa croissance, mais sa contribution à l’équilibre. Il est fondamental de dépasser la conception des êtres humains comme « producteurs », « conquérants » et « transformateurs » de la nature pour lui substituer celle de « soignants », « cultivateurs » et « médiateurs » de la nature. Les êtres humains ne sont pas humains parce qu’ils transforment la nature, mais parce qu’ils en prennent soin. L’unique force productive est la Mère Terre. Les êtres humains ne produisent pas, ne créent pas, ils cultivent ce qui appartient au « tout ».

Les êtres humains ne sont pas humains parce qu’ils transforment la nature, mais parce qu’ils en prennent soin.

L’équilibre entre pôles opposés qui habitent le « tout » n’est possible qu’à travers la complémentarité : non pas en s’annulant l’un l’autre, mais en se complétant. L’objectif est de trouver comment, entre différentes parties, dont certaines sont antagoniques, nous pouvons nous compléter et compléter le « tout ». La complémentarité recherche l’optimisation moyennant la conjugaison des forces. Plus l’un s’articule à l’autre, plus forte sera la résilience de chacun et du « tout ». La complémentarité se fonde sur la reconnaissance des possibilités qu’offre la diversité pour équilibrer le « tout ».

Le PIB et ses alternatives

Le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur qui mesure uniquement les biens et services marchands3. Il ignore le travail de millions de paysans, de peuples indigènes, de travailleurs domestiques, de femmes, de jeunes, d’anciens et de bien d’autres qui ne produisent pas pour le marché. Il rend invisibles les tâches de reproduction et de soin, essentielles à la vie de toute société. Ainsi, prendre soin du foyer, de la famille, l’alimentation, le ménage, le soutien affectif ou le maintien d’espaces communautaires sont autant de tâches que ne prend pas en compte un indicateur qui répond à la logique du capital plutôt qu’à celle de la vie.

La conclusion semble évidente. Nous avons besoin de nouveaux indicateurs qui incluent les aspects aujourd’hui négligés, ainsi que ceux que nous rencontrons dans le vivre bien : la restauration de l’équilibre avec la nature, l’harmonie entre êtres humains, la complémentarité, etc. Ces nouveaux indicateurs seraient plus qualitatifs que quantitatifs et, au lieu d’être focalisés sur l’économie, ils seraient centrés sur l’ensemble de la vie.

Face à la myopie et à l’étroitesse du PIB, nombre de ces indicateurs seront sans doute utiles. Mais soyons conscients que l’idée d’établir des indicateurs et des mesures soulève toute une série de problèmes, parce qu’elle cherche à uniformiser dans une métrique une diversité en mouvement qui dépasse nos sens. On mesure pour savoir si l’on est plus ou moins éloigné d’un objectif. Mais qu’en est-il si cet objectif n’est pas toujours devant nous, comme le suggère le buen vivir : si la cible a un mouvement cyclique et non rectiligne ? Et si l’objectif envisagé est en fait le lieu de nouvelles contradictions, régressions et conflits ?

Établir des indicateurs, c’est chercher à uniformiser une diversité en mouvement qui dépasse nos sens.

Le pire serait d’introniser un nouvel indicateur pour toute circonstance, même s’il s’agissait de l’indicateur le plus holistique qui soit, capable d’évaluer l’équilibre du « tout » selon les postulats du vivre bien. Car tout indicateur se rapporte à une certaine échelle, un certain espace, une certaine temporalité. Dans cinquante ans, face aux effets du changement climatique, il faudra sûrement en construire de nouveaux.

Ainsi, réduire le buen vivir à des indicateurs ou à un livre de recettes de bonnes pratiques serait une erreur. Certaines pratiques et mesures sont certes nécessaires dans des contextes donnés, mais le vivre bien est bien plus que cela. C’est une vision du monde qui nous invite à penser et à agir différemment.

Une vision en permanente construction

Le buen vivir est une construction permanente. Si celle-ci s’arrête, la vision du buen vivir succombe. Comme tout prisme, le buen vivir a des forces et des faiblesses qui se manifestent de façon plus ou moins évidentes en avançant. Il y a trente ans, on ne parlait quasiment pas de buen vivir ni de vivir bien en Amérique du Sud. Ce qui existait, c’était le suma qamaña (aymara) et le sumaq kawsay (quechua), qui ont émergé il y a plusieurs siècles et sont toujours présents dans les communautés andines, bien qu’en recul face à la pression de la modernité et du développementisme. La théorisation du suma qamaña et du sumaq kawsay et leur traduction dans les concepts de « vivre bien » en Bolivie, et de « bien vivre » en Équateur, ont débuté à la fin du XXe siècle, en réaction aux ravages du néolibéralisme en Amérique du Sud et à la débâcle du paradigme du socialisme soviétique avec la chute du Mur de Berlin. Mais il s’agit de traductions incomplètes d’un signifiant plus complexe, comme celui de « vie pleine », « vie douce », « vie harmonieuse », « vie sublime », « vie inclusive » ou « savoir vivre ».

Ces notions n’étaient pas arrivées pleinement à maturité lorsqu’elles sont subitement entrées dans une nouvelle phase de controverses avec l’arrivée des gouvernements d’Evo Morales en Bolivie (2006) et de Rafael Correa en Équateur (2007), qui les ont institutionnalisées en les inscrivant, chacun, dans une nouvelle constitution et dans les politiques de l’État. Dans la Constitution équatorienne, le « bien vivre » est mentionné comme un ensemble de droits, tandis que la version bolivienne en fait davantage un ensemble de principes éthiques et moraux. Dans les deux constitutions, ces notions sont instrumentalisées par une vision développementiste et productiviste qui reste prédominante. Elles ont perdu une grande partie de leur substance en étant incorporées à des textes juridiques, transformées en expressions symboliques de reconnaissance des peuples indigènes andins, plutôt qu’en points d’inflexion d’un modèle développementiste capitaliste qui continue de l’emporter, malgré une rhétorique empreinte de terminologie anticapitaliste. Plus d’une décennie après leur intégration aux constitutions de la Bolivie et de l’Équateur, le « vivre bien » et le « bien vivre » ont été vidés de leur contenu par ces gouvernements dits progressistes et transformés en un pur discours visant à occulter une pratique extractiviste populiste.

Avant le triomphe électoral du Movimiento al Socialismo en 2005, en Bolivie, les mouvements sociaux parvenaient, non seulement, à freiner ou inverser des projets de privatisation liés à l’eau ou au gaz, mais aussi à fédérer une grande partie de la population derrière la proposition de récupération du territoire, de nationalisation des hydrocarbures et de redistribution de la richesse. En d’autres termes, les peuples indigènes et les organisations sociales entendaient construire un projet de société alternatif. Aujourd’hui, ce dynamisme s’est perdu et on est entré dans une phase de revendications sectorielles, où chacun se mobilise pour tenter d’obtenir le maximum de l’État en termes de travail, de crédits, d’abattements fiscaux, d’allocations, etc. Les biens remis par le gouvernement aux dirigeants de communautés indigènes ou d’organisations sociales engendrent une logique clientéliste et de prébendes. Les mouvements sociaux ont cessé d’être des acteurs du changement pour se transformer en clients.

Le « buen vivir » ne se décrète pas d’en haut

Les communautés indigènes qui, depuis des siècles, résistaient à la soi-disant modernité des conquistadors espagnols et du capitalisme, sont aujourd’hui prisonnières de ce mirage quand le gouvernement indigène leur dit que l’objectif est une croissance, coûte que coûte, de 5 % par an dans les quinze prochaines années. La modernité de la consommation et de l’efficacité, contre laquelle luttaient les communautés, commence à être acceptée. Des projets que les organisations paysannes rejetaient hier, comme les méga-barrages, ou qui semblaient même impensables, comme une centrale nucléaire, sont désormais accueillis au nom de la modernité. La tentative de construire une route au cœur du Territoire indigène et parc national Isiboro-Sécure (Tipnis) ou l’accueil du Rallye Dakar, parrainé et encensé par le gouvernement d’Evo Morales, sont deux exemples emblématiques de cette dichotomie entre le discours et la pratique.

Une erreur majeure, et j’en suis co-responsable, fut de croire que le « vivre bien » pouvait prospérer depuis le pouvoir étatique, alors que c’est en réalité une proposition qui se construit depuis la société. La constitutionnalisation du « vivre bien » et du « bien vivre » a entretenu un mirage, donnant à croire que grâce à un plan national de « développement » émis par l’État, on avancerait vers le « vivre bien », alors que le secret de cette vision réside dans le renforcement de la communauté, dans l’expression de sa capacité à agir en complémentarité avec d’autres communautés et dans l’autogestion de son territoire.

Le rôle de l’État, ici, ne peut ni ne doit être celui d’organisateur ou de planificateur de toute la société. Il doit, en revanche, aider au renforcement du pouvoir d’agir des communautés et des organisations sociales à travers des pratiques non clientélistes. Avant d’offrir aux communautés et aux organisations sociales des véhicules, des locaux ou des terrains de sport, il s’agit de les inciter à s’informer, à connaître, à analyser, à débattre, à questionner, à construire des politiques publiques et, dans de nombreux cas, à les mettre en œuvre sans attendre le feu vert de l’État. Le suma qamaña et le sumaq kawsay ont survécu pendant des siècles contre l’État inca, colonial, républicain, nationaliste et néolibéral. Chacune de ces époques a vu prospérer ces visions et ces pratiques communautaires. En « s’étatisant », le buen vivir a commencé à éroder son pouvoir autogestionnaire et interpellateur.

L’avenir du buen vivir est incertain. Finira-t-il par ne plus être qu’un discours creux ? Ou, au contraire, retrouvera-t-il son élan, complété par d’autres visions, d’autres perspectives, comme la décroissance, les communs, l’écoféminisme, la déglobalisation et bien d’autres encore, pour construire toujours davantage d’alternatives systémiques qui façonnent la réalité ?

Traduit de l’espagnol par Jean Merckaert.



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1 On parle de « buen vivir » (bien vivre) en Équateur, de « vivir bien » (vivre bien) en Bolivie. Nous optons ici pour « buen vivir » [NDLR].

2 Cf. Daniel Santi, « Vivre en harmonie : le projet politique des Sarayaku », Revue Projet, n° 331, décembre 2012 [NDLR].

3 Le PIB intègre aussi les services produits par l’administration [NDLR].


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