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Dossier : Bidonvilles : sortir du déni

« On vit tous dans le même monde, n’est-ce pas ? »

© Andrea Floris, 2011
© Andrea Floris, 2011
Hier comme aujourd'hui, pour ceux qui y habitent, le bidonville est d'abord un lieu de vie. Un quotidien fait de craintes et d'espoirs, une étape qui, parfois, dure. Paroles d'habitants.

La Campa, la Courneuve. Des personnes venues d’Afrique du nord mais aussi d’Europe du Sud, pour chercher du travail et des conditions de vie meilleures, s’installent dans les espaces libres d’une zone en pleine urbanisation. Des quartiers se dessinent, ruelles et impasses apparaissent là où aujourd’hui s’érigent autoroutes et HLM. 40 années plus tard, le platz du Samaritain, rue Pascal. Toujours à La Courneuve. Des migrants, européens cette fois, viennent tenter leur chance pour trouver travail et logement. Près de 300 personnes. La peur des expulsions devient le quotidien d’hommes et de femmes, de leurs enfants et petits-enfants, nés en bidonville. L’espoir s’essouffle, leur message aussi. Toujours invisibles.

Ces deux témoignages racontent, décrivent et montrent le bidonville tel qu’il est : un lieu de vie, où naissent, grandissent et vieillissent des personnes, des espoirs et des rêves ; une étape dans la quête d’une vie meilleure.

En 1970, habiter La Campa

De 1957 à 1971, ce bidonville a accueilli près de 6 000 familles venues d’Espagne, du Portugal, d’Algérie, du Maroc ou de Tunisie, sur ce qui est aujourd’hui le Parc de La Courneuve.
« Viens voir plus loin, tout droit, dans le creux du relief. Là, il y avait une rivière. C’est sur son lit qu’on a tout construit. Cette chose qui débordait avec la pluie, qui envoyait la boue partout, qui nous ramenait la merde des cités autour, et dans laquelle on y mettait la nôtre. Le nombre de maisons qu’il y avait, je pourrais pas te dire, je ne les ai pas comptées, des centaines et des centaines, un vrai labyrinthe. Il y avait plusieurs camps, côte à côte, chacun bien séparé par son origine, comme en Amérique. Pauvres et pauvres, tous ensemble. Et tout autour, ordures, plantes, betteraves et choux fleurs, plantés à perte de vue.Des bidonvilles, il y en avait partout, à Garges, au Bourget, à Saint-Denis et Aubervilliers. Moi, j’étais un personnage curieux, un gosse aimant l’aventure. J’aillais toujours m’y perdre, je connaissais tous ces endroits. J’avais onze ans et c’était l’après-guerre. Ma famille a fait comme tout le monde. On était d’un village espagnol, là-haut dans les montagnes, mon père était ouvrier sur les barrages. Ça a été le merdier, on s’est pas posé de questions, on s’est barrés, on a traversé les frontières (…).

Mon père dans ce temps, il était coiffeur. Il allait avec sa petite mallette couper des cheveux de toutes sortes. Il gardait précieusement son beau matériel espagnol, ses ciseaux coupants et brillants, ses peignes fins. Il a coiffé jusqu’à la mort, mais il n’a jamais parlé français. Moi j’ai mis le temps. À l‘école, ils nous regardaient comme des malpropres. (…) Ma mère, elle, a appris en regardant la télévision, dans les journées passées au cabanon. On avait une batterie pour ça et les lampadaires de l’autoroute, c’était encore au siècle des bougies. Les seuls qui étaient là pour nous, c’étaient les gens du mouvement ATD Quart-Monde (...).

Nos abris de la Campa, un jour les bulldozers leur sont tombés dessus. Ils ont cassé, cassé, juste sous notre nez. Les caravanes explosaient comme des brins de paille et les bicoques aussi. Tous les jours, ça se vidait, un champ de ruines et de fumées, plus rien que des flammes et des gravats autour de nous. Ah ! Les flics, messieurs les préfets et compagnie, là on les a vus ! Avant, jamais ils seraient entrés dans ce bourbier, jamais ils auraient osé ! Alors on est partis, basta ! Moi, je regardais bien droit, les bâtiments tout neufs, plantés juste devant moi. Ça sentait la peinture fraîche… et les gens propres.

J’en ai construit beaucoup, des bâtiments comme ça. Des logements, des routes et même des stades et des musées, partout dans le pays. Le centre Pompidou, le Stade de France, on les a faits avec nos mains ! Voilà ce que j’ai appris à la sortie du bidonville. Maçonnerie, menuiserie, mécanique, tout dans le tas. Bâtir ! Et même un riche dans sa maison, il faut pas qu’il se croie à l’abri. La misère, ça te tombe dessus, de partout et de tout temps. Gare ! Sur le chantier du stade, on a chassé des gens de baraques. Dans les bois derrière chez moi, aujourd’hui, des Roumains vivent sous des bâches. Moi aussi, j’ai connu cette vie-là. On allait récupérer du bois pour se chauffer et des câbles électriques pour les billets, juste à côté à la décharge. Avec le bâtiment, je m’en suis sorti autrement. J’ai beaucoup appris sur la terre, si je peux dire. L’espace, les volumes, la matière, les proportions, l’orientation. Tu peux me lâcher n’importe où dans la région de Paris, je retrouverais toujours, je la connais comme ma poche, j’ai tout parcouru. J’ai comme une boussole plantée dans le crâne. Tu vois bien, ici c’est rien que de l’herbe verte, mais je peux te retracer tout le bidonville si tu veux. »
Propos recueillis par Jérémy Gravayat et Yann Chevalier, dans le cadre du projet Atlas

En 2015, vivre au Samaritain

À partir de 2008, des familles d’origine roumaine ont construit ce bidonville aux allures de village, baptisé du nom de son église. Devenu le plus vieux bidonville de France, il a été détruit, à son tour, le 27 août 2015, malgré une importante mobilisation. Les 80 familles (dont une centaine d´enfants) qui y vivaient devront, à nouveau, tout recommencer à zéro. Ce témoignage a été recueilli quelques mois avant l'expulsion.

« En arrivant en France j’avais 15 ans, maintenant j’en ai 27. On est arrivé en France parce qu’en Roumanie il y avait des problèmes, on manquait de tout, on avait à peu près 10 euros par mois. On nous avait dit que les gens ici cherchent du fer et que certaines personnes, avec ce qu’ils gagnent en mendiant, arrivent à vivre mieux. (…) On était quatre sœurs plus ma mère. On vivait dans un village en Roumanie. On est venues toutes ensemble. On a fait un prêt, on s’est endettées, mais avec l’argent que nous avons gagné en mendiant, on a réussi à rembourser cette dette.

On est arrivées dans une maison à Sarcelles . C’était une maison abandonnée, c’est là que nous avons atterri la première fois. Il y avait d’autres personnes qui y vivaient, deux familles. Il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau, pas de salle de bain, mais quand même il y avait un toit au-dessus de nos têtes. Après cinq mois des gens sont arrivés avec des bulldozers ils ont écrasé la maison. Pourquoi ont-ils fait ça ? Je ne le sais pas. Des gens étaient venus pour nous prévenir sauf que nous, on venait d’arriver et on ne parlait pas le français donc on n’a rien compris. Pendant une semaine on a dormi à la belle étoile, ensuite on a trouvé un platz. (…) Ce fut ainsi de platz en platz pendant 15 ans. (…) C’était la première fois que je vivais sur un platz (…). J’avais 15 ans. Ce n’était pas trop différent de ce qu’on vivait en Roumanie. Au début, en arrivant, on a dormi dans une voiture. Ensuite on a payé une personne qui a cherché du matériel et qui nous a construit la baraque. On est resté trois semaines en tout parce qu’une fois qu’on l’a eu construit et que tout était OK, on a pu dormir dedans, et deux ou trois jours plus tard, ils ont tout détruit et nous avons dû repartir ailleurs.

Même moi je ne saurais vous dire sur combien de platz j’ai vécu en tout. J’ai vécu à Stains, à Saint-Denis, à Montreuil, au Havre même ! Mais c’est ici que j’ai vécu le plus longtemps. J’y ai vécu cinq ans (…). J’ai vécu en mendiant. Je sais que ce n’est pas bien, d’aller du matin au soir mendier, et t’attends… T’attends une heure jusqu’à ce que quelqu’un te donne un euro, 50 centimes, 20 centimes, mais j’étais obligée de le faire. Et ce n’est pas bien non plus parce que toute la journée, tu es assise sur le trottoir. Je gagnais 20 euros, maximum 25, mais avec ça il faut acheter à manger, le gaz… Cet argent nous permettait de survivre d’un jour à l’autre. En Roumanie on n’aurait pas pu survivre. Mon mari parcourt les rues avec un caddie©, il cherche du fer, et va chez des repreneurs. Il ne trouve pas tous les jours du fer. Si oui, il le revend, et gagne 10, 15 euros et achète quelque chose à manger puis rentre à la maison. Chacun gagne pour sa famille et les hommes ne s’organisent pas ensemble.

Avant d’avoir le bébé, dans une journée ordinaire, on se réveillait à peu près à 8h du matin en général, ensuite on partait mendier, jusqu’à 15h30 à peu près, puis on revenait sur le platz, on nettoyait la baraque, on faisait à manger, et finissait par se reposer. Lorsqu’on peut s’entraider entre sœurs, on le fait. Les deux plus jeunes sont allées à l’école en France. On était à l’époque sur un platz à Aubervilliers donc ça a duré le temps de maintien en vie du platz : cinq ou six mois. Ça été la seule fois où elles sont allées à l’école.

J’ai rencontré mon mari sur le platz. Il vivait là. On a parlé pendant deux mois, ensuite on s’est marié et jusqu’à aujourd’hui on ne s’est jamais quittés. Cela fait huit ans que nous sommes ensemble et j’ai même deux filles avec lui. La plus âgée a sept ans. Je suis allée à la Courneuve pour l’inscrire à l’école, et on m’a demandé une domiciliation fixe. Moi je voulais qu’elle aille à l’école parce que ce n’est pas bien de grandir comme ça, sans apprendre, mais on ne l’a pas reçue. Je n’étais pas la seule dans cette situation (…). On a parlé avec les gens de Médecins du Monde, ils nous ont dit qu’ils allaient nous aider mais bon… On garde espoir qu’on va nous aider, que peut-être les gens de la mairie vont nous aider à mettre les enfants à l’école ou que sais-je, peut être qu’ils vont nous mettre sur un platz un peu aménagé. On attend et on vit avec l’espoir.

Nous, tous les jours on réfléchit à ce qu’il va se passer avec le platz. On sait qu’il ne va pas être là indéfiniment. On réfléchit à ce qu’on ferait, si on était de nouveau à la rue avec les enfants, à la belle étoile. Être à la rue avec les enfants c’est très mauvais donc on stresse tout le temps. Quand je réfléchis, et que je pense aux expulsions, j’ai mal à la tête. Vraiment. J’aimerais vraiment avoir un lieu où je puisse vivre tranquillement sans avoir à penser à ça. J’aimerais vraiment travailler. Travailler, soit moi, soit mon mari, soit les deux pour vivre dans de meilleures conditions. Je pourrais faire n’importe quoi comme travail, j’accepterais de faire n’importe quoi, soit de la cuisine soit faire le ménage. C’est ce que je sais le mieux faire. Je voudrais être dans un lieu meilleur, qu’il y ait au moins une salle de bain et que ce soit un peu plus propre. Même si ce n’était qu’une seule pièce, je serais contente si c’était un lieu où je pourrais vivre plus tranquillement. Mais la chose la plus importante c’est de ne plus avoir peur tout le temps que, du jour au lendemain, le platz soit détruit (…).

Ma fille parle le Romanes. Elle ne parle pas roumain. Elle comprend même mieux que moi le français. Il y a des gens qui viennent avec un camion, et leur donnent des cours. On leur apprend des mots de français puis on leur apprend les majuscules d’imprimerie. Comme elle a vécu ici toute sa vie, qu’elle a grandi ici, elle ne sait pas ce que ça pourrait être un autre cadre de vie.

Ici, sur le platz, nous sommes très nombreux, je crois, quelque 50 ou 60 familles, donc c’est très mauvais pour tout ce monde d’avoir un seul WC, que nous avons dû faire nous-même avec des plaquages mais on ne peut pas tirer la chasse parce qu’il n’y a pas d’eau, d’où les infections, les microbes… Pour avoir de l’eau, il faut sortir du platz. C’est un peu loin l’eau. D’ici on part avec des bidons, et on les met dans le petit caddie©. Pour les poubelles on les jette sur le tas de poubelles. Vous avez vu, il est haut, ça fait la hauteur des baraques. Pour faire sa toilette, on a une petite bassine. On chauffe l’eau et on se lave la tête. On a une autre bassine pour se laver les pieds. La nuit on fait du feu et c’est soit maman soit moi qui nous réveillons de temps à autre pour rajouter des plaquages. En Roumanie c’est pareil, on a des poêles et on les utilise pour se chauffer. On brûle des plaques d’armoire que les gens mettent sur le trottoir, des vieilles choses que les gens ne veulent plus. Il faut savoir que ce platz est vieux. Il a six-sept ans et les maisons, les baraques sont vieilles. Il n’y a pas de rats ou de souris dans les maisons parce qu’on les a bien faites pour qu’ils ne puissent pas entrer mais dehors il y en a. (…)

Je suis retournée en Roumanie quand mes papiers d’identité ont expiré, ensuite je suis revenue. Mais pourquoi aller là-bas ? Je n’ai rien pour vivre en Roumanie. Toute ma famille est ici. Je recevrais tout le monde ici : s’il y a quelqu’un qui veut venir de Roumanie, le temps qu’il trouve une baraque, je l’accueille bien sûr. Il peut venir dormir ici, il n’y a pas de honte. On est là, on doit s’aider entre nous.

Bien sûr, je serais très heureuse que ma fille se fasse des amis, qu’ils viennent la chercher. Ce qui serait super c’est qu’elle aille chez eux, qu’ils viennent ici, qu’ils jouent ensemble, qu’on soit ensemble. On vit tous dans le même monde, n’est-ce pas ? »
Propos recueillis par Jérémy Gravayat, Yann Chevalier (Projet Atlas), Anne-Claire Colleville et Charly Guerin (Médecins du Monde).

Collectifs de soutien

Face aux politiques répressives à l’encontre des habitants des bidonvilles, des citoyens se mobilisent. Entretien avec l’un d’eux, François Loret.
Comment en êtes-vous venu à participer à un collectif de soutien ?
François Loret
– J’ai 57 ans. Après un parcours professionnel principalement dans l’économie sociale et solidaire, je suis consultant pour des comités d’entreprise. Vivant au Val Maubuée depuis plus de 30 ans, je suis impliqué dans le collectif de soutien depuis son origine, en septembre 2012. Sur proposition d’une association, nous avions rencontré une famille rom installée dans les bois de Champs-sur-Marne. Quelques jours après, nous étions réveillés par des appels téléphoniques : le bidonville était en train d’être détruit par la police. Pour la première fois, nous assistions à ce que les pouvoirs publics appellent pudiquement « évacuation » ou « démantèlement ». Il n’était pas possible de laisser traiter des êtres humains de cette façon. De là est né le collectif.
Quelles sont les relations avec les habitants des bidonvilles et les autres riverains ?

Les relations avec les habitants des bidonvilles sont très riches et constructives. Des liens de confiance, voire d’amitié, se sont créés. Nous sommes les seuls en qui ils ont confiance, les seuls qui prennent le temps de les écouter et de les aider dans leurs parcours. Ils sont nombreux, dès qu’ils parviennent à sortir de l’angoisse quotidienne de l’expulsion, en obtenant un hébergement d’urgence, à venir spontanément nous prêter main forte (traduction, accompagnement, etc.). Les relations avec les habitants à proximité des bidonvilles sont plus difficiles. Tous, même quand ils demandent la disparition des bidonvilles, reconnaissent pourtant que ces familles vivent dans une grande misère. D’autres, qui ont pris conscience de cette précarité extrême, leur viennent en aide, en apportant à manger, des vêtements…, mais toujours de manière très discrète (voire cachée). Ils sont de plus en plus nombreux.
Quelles actions mènent les membres du collectif ?

Nous accompagnons les familles dans les domaines scolaire, sanitaire, juridique, administratif et de l’emploi. Des animations permettent de faciliter la rencontre et l’échange avec les habitants du secteur : des expositions, des soirées-débats, des fêtes, grâce auxquelles un « brassage » se réalise, des contacts se nouent. Ces opérations font salle comble, et accroissent le nombre des militants du collectif. Mais nous nous heurtons à des politiques publiques, nationales et locales, qui relèvent d’un autre âge. Les élus ont fini par croire au discours que certains ont construit pour eux : ils ont peur de ces populations et de ceux qui les aident. Les expulsions systématiques (les habitants roms des bidonvilles parlent d’« explosion ») réduisent à néant tout le travail accompli, qui contribue à l’insertion de ces personnes. Celles-ci sont contraintes à toujours tout recommencer, reconstruire un abri, récupérer de quoi vivre (lits, couvertures…). Elles le font chaque fois avec une énergie et une résilience incroyables. Et certains osent dire qu’ils n’ont pas vocation à s’intégrer ! C’est nous qui ne le pourrions pas, si nous étions traités ainsi. On croyait que la France avait réglé la question du délit de solidarité, mais les orientations données par les élus locaux leur permettent d’assimiler nos actions de défense du droit à des délits, en particulier lors des expulsions. Le 27 janvier 2015, après l’évacuation d’un bidonville à Noisiel (Seine-et-Marne), le collectif a ainsi pris l’initiative de mettre les familles à l’abri du froid et des intempéries dans la mairie annexe de Noisiel. Cette action m’a valu, ainsi qu’à un autre militant, d’être inculpé pour violences et lourdement condamné. Mais nous avons fait appel de cette décision, et nous pouvons compter sur le soutien de nombreux collectifs locaux et associations, et sur celui des habitants des bidonvilles, fortement mobilisés, qui ont assisté en nombre à l’audience et organisé une collecte.
Propos recueillis par Hannah Yous.


Le collectif Romeurope du Val-Maubuée (http://crvm.info/) est membre du Collectif national droits de l’homme Romeurope. Créé en 2000 et composé d’associations nationales et de comités de soutien locaux, celui-ci organise une veille juridique et publie chaque année un rapport d’Observatoire du respect des droits fondamentaux pour les Roms d’Europe en France.  http://www.romeurope.org/



Atlas est un projet documentaire qui s'interroge sur ce que signifie habiter. Il donne la parole aux habitants de la Courneuve. Pour en savoir plus ou pour recevoir un exemplaire du livre-journal du Projet Atlas, vous pouvez écrire à : atlas@l-abominable.org

www.l-abominable.org

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