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Dossier : Difficiles solidarités entre générations

Du bon usage de la crise?


Resumé Que se passe-t-il lorsqu’une génération, depuis sa plus tendre enfance, n’entend parler par les précédentes que de « crise » et qu’elle est conduite à percevoir tout son environnement comme en état de trouble chronique, aigu et permanent? L’emploi à tout propos de ce terme n’est-il pas au cœur de ce qui s’expérimente comme un décalage entre les générations? Et comment en sommes-nous venus à utiliser à tout propos un vocable jusqu’alors classiquement réservé pour désigner des situations exceptionnelles qui exigeaient toutes les ressources de la pensée pour des prises de décision difficiles? N’est-il pas temps de réfléchir à l’usage de ce terme devenu fourre-tout et de nous interroger sur les effets qu’il induit et sur les stratégies que cet emploi révèle? S’il est vrai que nous avons assisté dans les discours à une hyper-inflation du mot, ne convient-il pas de diagnostiquer une crise du mot « crise » et de proposer d’introduire de la rigueur dans le maniement d’un concept?

Une crise du mot « crise »?

Devant un tel usage massif et immodéré de ce vocabulaire, on peut se demander ce qui se trouve pensé et induit en termes de représentations, de sentiments, d’affects. Or, si l’on regarde le sens que prend le plus souvent le mot « crise » dans ces emplois répétés, on remarque un infléchissement notable par rapport à un concept tel que le donne à saisir son étymologie. Sur la base d’une perception de départ commune – on peut parler de crise pour désigner ce qui fait rupture, un changement brusque et décisif dans le cours d’un processus –, c’est une tout autre compréhension de « la crise » qui se trouve élaborée.

D’abord le terme de crise est classiquement employé pour désigner une situation exceptionnelle dans la vie d’un individu – un épisode où le vivant menace de basculer dans la mort – ou d’un peuple – un conflit étranger, une guerre civile, une « révolution » –, qui met fin à la suite régulière des choses. La crise appelle, par sa singularité et sa rareté, à une prise de conscience pour en tirer des conséquences dans l’ordre de la pensée comme dans celui de l’action.

Au contraire, lorsque le mot est utilisé à tout bout de champ et dans tout domaine, il semble qu’il conduise à considérer comme « normal » ce que par ailleurs il expose comme grave. La suite ininterrompue des crises peut alors déboucher sur le fatalisme – il en a toujours été comme cela –, voire sur la résignation – attendons que cela passe!

Sur le terrain de la médecine où le mot krisis apparaît 1, la constatation du fait de la crise – le désordre, la perturbation grave – se trouve reliée à un jugement (krisis est de même racine que krinein : juger), grâce à la compétence de l’homme de l’art qui sait interpréter les signes de vie et de mort : le diagnostic ouvre sur un pronostic qui lui-même fonde une décision pour une action (krinein, juger, séparer, signifie aussi décider). Le médecin prescrit un régime ou un traitement venant s’opposer à ce que la crise permet de prévoir si l’on ne fait rien. Ainsi la crise est bien ce moment décisif où un état, caché jusqu’ici, se laisse saisir : face à une incertitude – le malade survivra-t-il ? –, devant une situation qui rompt le cours normal, le choix s’impose, même s’il a conscience d’être risqué. La situation de crise confronte, certes, à un désordre et à une incertitude : la réalité considérée ne se laisse plus comprendre comme avant la rupture et plusieurs possibilités s’ouvrent, dont celle de la mort. Mais la crise est pensée comme le lieu d’une prise de conscience, pour devenir la condition d’une compréhension intelligente et d’un engagement responsable.

L’emploi dominant du même terme induit, en revanche, une tout autre compréhension à la fois de l’incertitude et du désordre. Ce qui se trouve constaté est le plus souvent un événement sidérant qui s’impose à la sensibilité sans en appeler à la raison. Et le réel, saisi sous la forme d’une succession d’événements qui font rupture, apparaît comme le lieu du désordre et du chaos. Le mot « crise » dit alors l’impossibilité de la compréhension et le brouillage des références. Le diagnostic – la situation est grave ici, mais aussi ici, mais aussi là –, faute de mise en perspective, n’ouvre que sur une issue : l’issue fatale. La krisis rompait avec l’habituel en manifestant l’urgent ; elle sollicitait l’intelligence en mettant fin à l’indécision, au trouble (krasis). La « crise permanente » dit une « krasis » (sic) généralisée, un mélange ou un tourbillon, qui emporte toute pensée distincte, rendant dérisoires toute prévision et toute action. D’où les formes multiples de réaction à une telle représentation qui vont de la mélancolie à l’indifférence, en passant par toutes les nuances de la plainte ou de la compassion.

La « crise » au secours de l’autorité?

S’il est vrai que la généralisation et la banalisation de l’usage du mot « crise » révèlent un basculement qui transforme en situation critique permanente ce qui était conçu comme incitation urgente à la critique, c’est-à-dire au discernement pour un choix, il convient de s’interroger sur les raisons d’une telle inflation des discours de « crise ».

On pourrait invoquer la paresse intellectuelle : il est, en effet, plus facile de multiplier les points de vue sur les événements spectaculaires et sensationnels, voire de susciter l’effroi, que d’entrer dans un long travail pour diagnostiquer la situation du monde contemporain confronté à une série de ruptures de grande ampleur et pour ouvrir des horizons sensés. Cela supposerait précisément une prise de recul par rapport à cette caractéristique de l’esprit public que nous essayons d’analyser : « Je suis de plus en plus convaincu, écrit Edgar Morin, que les problèmes dont l’urgence nous accroche à l’actualité exigent que nous nous en arrachions pour les considérer en leur fond » 2.

Mais on peut aussi se demander si l’installation dans l’opinion publique d’une « conscience de crise », ne vient pas finalement servir des stratégies de pouvoir. À la suite de Giorgio Agamben 3 ou de Jean-Claude Monod 4, il est intéressant de noter la convergence de la référence à la pensée de Carl Schmitt dans l’actualité de la philosophie politique et d’un discours public se référant de plus en plus à des situations de « crise » pour fonder des mesures d’exception et justifier des logiques de puissance. Dans La Dictature 5 notamment, publiée en 1921, Carl Schmitt se réfère à une longue description des institutions romaines pour penser les fondements de l’autorité politique; et c’est la situation de crise (tumultus) rendant possible l’instauration de l’état d’exception qui le guide dans la mise au jour de ce qui constitue l’essence de la souveraineté.

Le droit romain définit en effet la situation de dictature : le Sénat, devant une réalité qui met en péril la république, en cas de guerre extérieure ou civile ou d’insurrection, peut émettre un « senatus consultum ultimum » déclarant le « tumultus » (l’état d’urgence); dans ces conditions, il devient non seulement possible mais légal de mettre en œuvre des mesures d’exception. Un « justitium » se trouve proclamé qui vient arrêter 6 ou suspendre le droit pour une période provisoire, celle de la « dictature ». Les procédures délibératives qui dans la situation normale sont nécessaires à l’institution de la loi se trouvent suspendues au profit de mesures d’urgence nécessitées par le « tumultus » et exigées pour la survie de l’État : « Salus populi suprema lex » (le salut public est la loi suprême).

Ainsi on peut dire que, selon Carl Schmitt, c’est la situation de « crise » qui révèle la vérité cachée du politique; la loi et le pouvoir souverain sont en dernière instance justifiés par la capacité qu’il a de définir la norme. Même si l’état d’exception est conçu comme provisoire – c’est ce qui distingue la « dictature » (légale) de la tyrannie (illégale) –, il montre que l’origine des normes – y compris celles du droit et du contrôle démocratique – est à chercher dans la souveraineté qui répond à la violence toujours possible par la capacité d’édicter des normes. La situation anormale – l’anomie du « tumultus » – révèle les fondements de la normativité.

On voit donc que ce qui ici vient justifier l’état d’exception, et la parenthèse du court-circuitage des institutions « normales », c’est une situation de crise, pensée précisément dans le sens de confusion, chaos ou « tumulte »… On voit aussi que cet état d’exception, compris comme une parenthèse dans les institutions républicaines de la Rome antique, peut être amené à durer… Le régime nazi s’est présenté lui-même comme un long « état d’exception », en utilisant l’article 48 de la Constitution de Weimar, sans chercher à promulguer une nouvelle constitution 7.

Du coup, l’hypothèse prend corps selon laquelle une situation de crise réelle ou même la description d’une réalité comme situation d’exception-tumultus justifie des mesures d’exception ou du moins un pouvoir fort. Accréditer l’idée d’un état de crise généralisé devient un moyen puissant pour faire accepter une mise entre parenthèses des procédures délibératives, voire du droit « normal » considéré comme inadapté à la situation car trop lent, trop limitatif, inefficace… Ainsi la politique américaine après le 11 septembre s’est trouvée infléchie dans le sens de l’état d’exception : par le Patriot Act (26 octobre 2001) et le military order (décrété le 13 novembre 2001) se trouvaient créées des zones d’exemption juridique en matière de détention, de procès, de statut des personnes… Dans un contexte particulier la référence à la crise constitue un secours puissant pour une autorité fragilisée et justifie une politique de puissance et des mesures sécuritaires.

Cette référence, d’autant plus dangereuse qu’elle est plus multiforme et plus incompréhensible, se traduit par une remise en question de la démocratie, conçue comme le régime adapté aux situations de prospérité et de santé collective…

Du tumulte à la raison critique

On le voit, réfléchir aux usages du mot « crise » c’est non seulement entrer dans un travail « critique » de l’esprit mais prendre conscience, s’il en était besoin, que les mots construisent des représentations structurant des comportements et des stratégies de manipulation et de pouvoir. L’un des enjeux majeurs de la démocratie n’est-il pas de retrouver le sens juste des mots, à commencer par celui de « crise »? Et de distinguer la krisis, qui précisément, devant l’incertain et la mise en danger du bien commun, invite au débat démocratique, et le « tumultus » au nom duquel on peut être conduit à court-circuiter la démocratie?

Car la multiplication des discours de « crise » induit un sentiment d’impuissance généralisée. Ce sentiment nourrit le scepticisme devant le politique, c’est-à-dire devant la possibilité d’une élaboration collective d’outils de compréhension et de moyens d’action. Si la réalité est aussi complexe qu’elle m’est présentée, aussi brouillée et aussi potentiellement grave, je suis prêt à penser qu’elle ne peut être appréhendée que par quelques experts dont je ne peux dominer les discours. Plus encore : cette réalité est tellement tourbillonnaire et a-normale qu’aucun « expert » en réalité ne peut la comprendre, réduit qu’il est à faire des hypothèses sur des évolutions imprévisibles. Et s’il n’est pas possible d’arbitrer entre les discours, tout ordre, ou plutôt tout désordre, en vaut un autre. N’existent plus que des stratégies de survie individuelle qui se savent limitées…

Il devient légitime de se demander si ces discours de la crise n’émanent pas d’une génération qui fait l’expérience difficile d’une métamorphose du monde qui était le sien et qui ne parvient pas à imaginer des formes inédites d’existence collective. Bien plus, si la situation de « tumultus », réelle ou représentée, permet vraiment de justifier la captation du pouvoir, il devient possible de débusquer, derrière cette manière de décrire systématiquement la réalité, le geste typique de ceux qui refusent de laisser aux plus jeunes la liberté d’inventer leur avenir. Transmettre le monde en joignant à cette transmission une grille de lecture qui vise à le rendre impraticable, n’est-ce pas chercher à conserver le pouvoir et à priver la génération qui vient de son droit à l’interpréter de façon nouvelle?

Le décalage des générations, dont on parle abondamment, ne tient-il pas en partie à la distance qui sépare ceux qui ne voient dans le présent que le brouillage de leurs propres repères et ceux qui, vivant une réalité comme la leur, y découvrent des possibilités d’innover et de se projeter dans l’inconnu? Du coup, l’audace consisterait à en finir avec le ressassement des peurs – adieu les discours de vieux pour les jeunes! – pour se rendre attentif à la manière dont les générations nouvelles, dans les espaces qu’on leur laisse, se tournent de manière originale vers l’avenir et inventent des manières spécifiques de vivre et de penser, des façons neuves de se projeter vers un monde sensé. Au lieu d’une situation complaisamment décrite comme sans issue, au lieu de déplorer les fractures et les incompréhensions, il redeviendrait possible d’ouvrir une réflexion commune…

Quelle autre « solution » en effet que de creuser plus profond que les « discours de crise », attentifs aux formes tourbillonnantes et chaotiques d’une réalité – celle du monde contemporain – qu’il s’agit de chercher à penser ? Un tel effort de pensée suppose l’espace de la délibération, la confrontation des points de vue différents et conflictuels. Il est sans doute important de considérer que lorsqu’un tel questionnement s’ouvre, lorsqu’il devient possible d’envisager, devant des objectifs ressentis comme urgents et vitaux, l’élaboration de projets collectifs, un « réenchantement » du dialogue démocratique semble s’amorcer. Ainsi les problématiques de l’environnement et du réchauffement climatique trouvent chez beaucoup de jeunes un écho qui redonne sens à la vieille problématique de l’attitude de la raison devant la crise : la nécessité d’un savoir informé qui passe par la confrontation de points de vue d’experts, l’anticipation de l’avenir sous la double figure de ce qui est menacé et de ce qui est possible, l’articulation d’un programme d’action.

Dans cette prise de conscience, il s’agit de rendre possible le passage de la sidération à la conscience du possible, du constat d’impuissance à la responsabilité pour l’avenir. Le discours dominant qui exacerbe les crises finit paradoxalement par banaliser l’idée de crise : si l’on nous parle de crise depuis notre naissance et que les choses continuent, les choses ne sont sans doute pas si graves… Comment n’en pas conclure qu’il n’y a pas vraiment « crise », que c’est tout au plus le caractère des sociétés contemporaines, en accélération permanente, que de susciter angoisses et cris d’alarme 8 ? On comprend alors que puissent coexister discours de crise et indifférence, voire confiance. Cette confiance, là encore, tient à la méconnaissance de ce qu’est réellement une crise : une situation qui vient rompre l’habituel en obligeant et à envisager la fin et à penser à frais nouveaux le réel pour permettre d’empêcher cette fin par l’invention de l’avenir. La crise est précisément ce qui, en nous empêchant de croire que l’avenir est tout tracé, nous confronte à des options : « C’est en ces jours principalement (il parle des équinoxes) que les maladies parviennent à un état de crise. Les unes ont une issue fatale, d’autres guérissent ; toutes les autres vont vers une autre forme et acquièrent une autre constitution 9 ».

Pour bien user du mot « crise », il faut sans doute l’utiliser moins souvent, notamment quand les termes de chaos, d’accident, d’événement, suffiraient ; car son emploi hors de propos finit par produire en nous et hors de nous des représentations qui paradoxalement rendent impossible la confrontation à ce qu’il s’agit de « sauver »…

Mais il faut surtout retrouver son usage grec : il en appelle à ce qui seul peut permettre de surmonter le présent en ouvrant un avenir sensé, la raison démocratique.



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