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Dossier : La fin d'un capitalisme

La France et l'Italie dans la tempête


Resumé Dans ces deux pays, la récession survient après des changements politiques qui ont traduit une rupture avec le compromis social antérieur. Quel sera l’impact de la crise sur le processus de réformes ?

Une crise économique et financière qui intervient alors que le pays semblait sur le point de sortir d’une crise politique majeure. Une droite « décomplexée » qui gouverne avec une très large majorité parlementaire. Une opposition de gauche affaiblie, voire déboussolée, à la recherche de nouveaux repères et éventuellement de nouveaux alliés pour donner une représentation politique à une contestation sociale répandue mais désorganisée. Dans ce rapide portrait on pourrait reconnaître aussi bien la France que l’Italie, qui font face à un séisme économique commencé en 2008 après avoir suivi des chemins parallèles. Certes, les différences sont importantes et même décisives. Pour savoir si la tempête économique entraînera une nouvelle crise politique dans les deux pays, il est important de revenir quelques années en arrière.

L’éclatement du bloc social dominant en Italie

Aucun gouvernement sortant italien n’a été reconduit au pouvoir de 1992 jusqu’à aujourd’hui. Si l’on ne voyait dans la crise politique du début des années 90 que la conséquence d’une révolte morale contre la corruption (opération Mani pulite), il serait difficile de rendre compte des changements qui ont modifié en profondeur la structure socio-économique italienne. Dans la sphère politique, le mode de scrutin proportionnel a été délaissé, les pouvoirs de l’exécutif considérablement accrus, un processus de décentralisation administrative très importante entamé. Dans la sphère économique, les privatisations ont démantelé le système de l’entreprise publique qui pendant soixante ans avait joué un rôle déterminant dans l’organisation du capitalisme italien, le système des retraites par répartition a cédé la place à un système par capitalisation, le marché du travail a été fortement libéralisé, des doses massives de concurrence ont été introduites dans les secteurs les plus importants de l’économie. La durée étonnante et les effets profonds de la « transition » italienne peuvent être compris si l’on reconnaît dans la crise politique du début des années 90 la conséquence de la rupture du bloc social dominant au cours des décennies précédentes. Dans ce bloc trouvaient place aussi bien la grande que la petite entreprise, la bureaucratie publique et une partie importante des classes assistées du sud du pays, la variable d’ajustement entre les attentes hétérogènes de ces groupes étant un endettement public grandissant. A partir de la moitié des années 80, la hausse de la dette publique a contribué à deux phénomènes majeurs : la montée en puissance des intérêts socio-économiques liés à la rente financière au sein même de l’alliance sociale dominante, et une montée des taux d’intérêt, pénalisante pour l’ensemble du monde productif mais en particulier pour les Pme. Les contradictions entre les attentes dominantes ont ainsi grandi, alors que la variable d’ajustement (l’endettement public) ne pouvait plus jouer son rôle : faute de marges pour la médiation politique, l’alliance sociale éclate 1. La transition italienne consiste donc dans une série de tentatives de reconstruction d’un bloc social dominant, la dernière étant celle qui a ramené au pouvoir Silvio Berlusconi et ses alliés : saura-t-elle réussir malgré la tempête économique en cours ?

La rupture des alliances sociales en France

La crise politique française n’a pas été aussi spectaculaire que l’italienne. Mais, comme en Italie, aucun gouvernement français sortant n’est reconduit dans ses fonctions depuis une vingtaine d’années – l’exception de la victoire de la droite en 2007 n’en est pas une : elle a été acquise après que Nicolas Sarkozy ait joué l’opposition contre Jacques Chirac et son premier ministre. Le parallèle entre l’Italie et la France ne s’arrête pas là, car l’explication la plus répandue de la crise française est aussi peu convaincante que celle évoquée pour l’Italie : en France le problème ne serait pas la corruption, mais le rejet des politiques d’immigration trop « tolérantes » qu’auraient menées aussi bien la gauche que la droite chiraquienne. Si l’hostilité vis-à-vis des immigrants est bien présente en France, elle est très ancienne et n’est pas montée spécialement en puissance au cours des dernières années 2. Tout comme en Italie, la crise tient d’abord à la difficulté de renouveler les compromis sociaux qui avaient permis la stabilité politique par le passé.

Cependant, si en Italie les années 70 et 80 ont été caractérisées par la présence d’un bloc social dominant (d’où l’absence d’alternance au gouvernement), au cours de la même période se sont constituées puis consolidées en France deux alliances sociales bien distinctes. Les attentes des salariés du secteur public et de l’ensemble des catégories ouvrières avaient trouvé une représentation dans le Parti socialiste et ses alliés. Celles des catégories moyennes et hautes du privé, des professions libérales, des indépendants (commerçants et artisans) ainsi que du monde agricole avaient leur interlocuteur dans la droite « républicaine ». Ces deux alliances se sont progressivement décomposées au cours des années 90 3. A droite, la contradiction décisive a été celle entre les attentes des indépendants, qui demandaient – en réaction à l’insécurité qui découlait du chômage de masse – une politique thatchérienne de libéralisation du marché du travail ; et celles des employés du privé opposés à une telle stratégie. L’insatisfaction des indépendants vis-à-vis d’une action de la droite classique jugée trop timide en matière de réformes structurelles rend compte bien mieux que le rejet de la politique d’immigration du succès croissant du Front national au cours des années 90, jusqu’à son « étonnant » résultat de la présidentielle de 2002. Un résultat qui s’explique aussi par la crise de l’alliance sociale d’appui à la gauche, et les réactions opposées que l’intégration européenne a produites au sein de sa base. A partir du referendum sur le traité de Maastricht, une fracture s’opère au coeur même de l’alliance entre les salariés du public, qui figurent parmi les soutiens les plus fidèles et les plus convaincus du processus d’intégration, et les catégories ouvrières, qui perçoivent peu à peu dans la construction européenne le cheval de Troie des politiques libérales. Ainsi, à l’élection présidentielle de 2002, en proposant une politique très libérale sur le plan intérieur, le candidat du Front national intercepte le mécontentement d’artisans et commerçants ; en s’opposant à la construction européenne et en revendiquant le retour à des politiques protectionnistes, il obtient l’appui d’une partie des ouvriers (une autre partie desquelles se retourne pour des raisons analogues vers l’extrême gauche). Cette alliance des mécontents est aussi à la source de l’échec du referendum sur la constitution européenne. Pour sortir d’une telle crise, il fallait une stratégie de médiation politique en mesure d’agréger une alliance sociale forte et cohérente : ce que Nicolas Sarkozy a réussi à faire dans la campagne électorale pour la Présidence de la République. Cette nouvelle alliance sociale résistera-t-elle à la tempête économique en cours ?

Quel est l’impact de la crise économique et financière sur les processus de réforme du capitalisme italien et français ? Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy font face à un problème analogue. En présence de demandes politiques très fragmentées et largement contradictoires, il s’agit de sélectionner les attentes et d’identifier les variables sur lesquelles la médiation publique peut agir. L’alliance sociale ainsi construite doit être assez forte pour valider politiquement la stratégie qui en est à l’origine.

Compromis entre rente et profit en Italie

Silvio Berlusconi doit ouvrir un nouvel espace de médiation entre profit et rente financière sans jouer sur l’endettement public. Les protagonistes principaux de ce compromis sont d’une part les petites et moyennes entreprises, de l’autre les classes qui ont grandi et prospérée d’abord avec la hausse de la dette publique, puis grâce à la bourse et aux privatisations. La réponse qu’il a choisie est simple : le salaire réel et la précarisation des travailleurs deviennent les variables d’ajustement. Cependant, une stratégie de ce type soulève des problèmes, dont le plus important est l’opposition syndicale qu’elle risque de susciter. Un conflit social aigu serait un vrai souci pour la grande entreprise, qui occupe une position particulière au sein de la nouvelle alliance. En effet, depuis des années elle a trouvé les moyens de réconcilier à son propre niveau les exigences contradictoires de la rente et du profit, alors qu’elle attend plutôt des transferts directs de ressources publiques pour parer au déclin de sa compétitivité, et une politique capable de garantir – au moins dans une certaine mesure – la « paix sociale ». Tout au long des années 90, la grande entreprise s’était ainsi comportée en adversaire de Berlusconi et de ses alliés, soutenant les tentatives de reconstitution d’un bloc social proposées par les partis de centre-gauche. Ces tentatives – qui se sont traduites en action de gouvernement lors des victoires électorales en 1996 et en 2006 – ont paradoxalement simplifié le problème que Berlusconi doit aujourd’hui résoudre. Le centre-gauche italien visait la construction d’un compromis entre la grande entreprise et la fraction du salariat protégée par les syndicats (présents dans le secteur public et dans la grande industrie, mais très faibles voire inexistants dans les Pme). Cette « alliance des producteurs » 4 semblait possible dans un pays à tradition fortement conflictuelle à condition que les ressources mises en jeu par les politiques publiques ne soient pas trop abondantes : l’accord n’était viable que dans un contexte restrictif. En ce sens, le projet d’adhésion immédiate à l’euro a joué un rôle décisif, permettant de légitimer une restriction budgétaire sans précédent et en ouvrant la voie à la pratique de la « concertation ». Mais cette stratégie, qui par nature suscitait l’opposition des Pme et des intérêts liés à la rente financière, a produit à terme la rupture du lien de confiance entre les classes populaires d’une part, les syndicats et les partis de gauche de l’autre. En présence de syndicats affaiblis et d’une opposition de gauche largement délégitimée par sa pratique de gouvernement, le conflit social suscité par une médiation politique fondée sur la compression des salaires et la réduction des droits des travailleurs peine à trouver une expression politique et devient ainsi plus facilement gérable par le gouvernement Berlusconi.

Une nouvelle alliance en France

Les projets de recomposition d’un bloc dominant en France devaient répondre aux contradictions à l’origine de la crise politique. La campagne sur le référendum européen de 2005 et celle de la présidentielle de 2007 ont mis en évidence l’existence de trois stratégies différentes. La première, avec pour objectif de reconstituer l’ancienne alliance de gauche, cherchait à réconcilier salariés du public et ouvriers sur les thèmes européens. Mais les marges de manœuvres des décideurs français sur ce point sont réduites. Si le « plan B » tant évoqué par la partie de la gauche qui a soutenu le « non » lors du référendum de 2005 n’a jamais vu le jour, c’est non seulement à cause des divisions internes à la gauche française, mais aussi et surtout en raison du fait qu’il aurait dû être négocié avec des partenaires européens fortement réfractaires à un changement radical des modalités de l’intégration.

La deuxième stratégie – portée par François Bayrou et en partie par Ségolène Royal – était plus innovante. Il s’agissait de réarticuler l’offre politique française autour du soutien à l’Europe, en dépassant le clivage traditionnel entre les électeurs favorables à l’intervention de l’État dans l’économie et ceux qui s’y opposent. L’alliance pro-européenne aurait réuni des catégories jusqu’ici opposées sur le plan de la représentation politique : les catégories moyennes et hautes du secteur public et du secteur privé. L’ensemble des classes populaires auraient par contre été exclues de ce nouveau compromis. Jusqu’à aujourd’hui, une telle stratégie a buté sur un obstacle institutionnel. L’offre politique étant par tradition structurée autour du thème de l’intervention de l’État dans l’économie, il devient difficile de faire émerger une offre politique totalement nouvelle à l’intérieur des règles qui définissent la ve République.

La troisième stratégie a permis à Nicolas Sarkozy de remporter l’élection présidentielle. La contradiction au sein de l’alliance de droite était entre l’attente de libéralisation du marché du travail – portée par commerçants et artisans – et la demande de protection exprimée par les employés du secteur privé. Le discours « décomplexé » de N. Sarkozy a rassuré les indépendants. Mais le Président français a dû aussi offrir des garanties aux salariés du privé, avec le slogan du « travailler plus pour gagner plus ». A terme, si la flexibilisation du marché du travail sera à la hauteur des attentes des indépendants, il faudra trouver une réponse au besoin de protection des employés qui en découlera. D’où l’intérêt porté au système de « flexi-sécurité » danois, devant fournir la clé de la solution du problème politique auquel fait face aujourd’hui la droite française : baisse des tutelles pour les salariés, mais sauvegarde des indemnités et amélioration du système de réinsertion sur le marché du travail pour les chômeurs.

La crise économique favorise Berlusconi

En Italie, la crise représente sans doute un problème, mais elle est paradoxalement opportune. Le tissu industriel italien est désormais dominé par les Pme, qui emploient 47 % de la main d’œuvre (contre 21 % en Allemagne, 22 % en France et 27 % en Grande-Bretagne). Le problème des Pme – pendant des lustres célébrées comme la grande ressource du système industriel italien – est le très faible investissement en R&D qui les caractérise 5. Elles conditionnent ainsi négativement l’évolution technologique de l’ensemble de l’industrie italienne, et l’obligent à puiser sa capacité de compétition dans la baisse des coûts de production. La crise implique un ralentissement de l’activité, entraînant une réaction des Pme facile à anticiper : une demande encore plus forte de précarisation du monde du travail. Or il s’agit de la variable de médiation sur laquelle joue le gouvernement Berlusconi pour construire le nouveau compromis entre rente et profit. Et le contexte de crise réduira encore plus l’espace pour une éventuelle opposition syndicale : les premiers appels à la « responsabilité » des syndicats face à la récession mondiale se sont déjà fait entendre. On comprend 6 la très grande faiblesse du plan de relance présenté par le gouvernement italien dans la loi de finances 2008, et le revirement du ministre de l’Économie. Giulio Tremonti s’était opposé avec force à la rigueur « imposée par Bruxelles » au milieu des années 90 et au début des années 2000. En présence d’une crise qu’il a été parmi les rares à anticiper 7, il joue aujourd’hui le rôle de gardien de la rigueur. Une rigueur qui laissera aux mains du gouvernement une seule arme pour réagir à la récession : la réduction drastique du coût du travail, qui passera par la mort du contrat national et le démantèlement du système de protection sociale. La crise pourrait ainsi permettre au gouvernement Berlusconi de procéder plus rapidement et en rencontrant moins d’obstacles sur la route qu’il avait déjà choisie. Certes, la profonde déflation découlant d’une telle stratégie suscitera le mécontentement des classes salariées. Mais celles-ci, déjà exclues du nouveau compromis dominant, ne chercheront pas forcément une représentation politique dans une gauche fragilisée et décrédibilisée par ses expériences gouvernementales et sa stratégie de « convergence vers le centre ».

La crise, problème politique pour Sarkozy

Dans le nouveau compromis que le Président français essaie de construire, les salariés du secteur privé occupent une place essentielle. Le rapatriement d’artisans et commerçants à la « maison mère » de la droite républicaine, pour ne pas se réduire à une parenthèse qui aurait duré le temps d’une élection, impose une forte flexibilisation du marché du travail. Mais les employés du privé ne pourront l’accepter que si la réinsertion dans une activité productive suit rapidement un éventuel licenciement, et si l’indemnisation de la période passée au chômage est importante. La crise économique est en contradiction avec ces deux conditions : un système de flexi-sécurité à la danoise n’est politiquement concevable qu’en présence d’un taux de chômage assez faible. L’insatisfaction des salariés face à une libéralisation accrue du marché du travail pourrait venir à la fois du risque d’un chômage de longue durée, et d’un niveau d’indemnisation fragilisé par la stabilité des finances publiques qu’exigent les traités européens. Certes, le Président français pourra toujours récupérer des ressources en réduisant celles destinées aux classes exclues du nouveau compromis (en particulier les salariés du secteur public). Mais le niveau du chômage que l’ampleur de la crise laisse imaginer pourrait rendre ces ressources supplémentaires insuffisantes, ne laissant que deux issues au pouvoir. Soit renoncer à l’« indispensable réforme » du marché du travail et du système de négociation, au risque d’une nouvelle fuite d’artisans et commerçants vers le Front national ou d’autres partis de la droite protestataire. Soit adopter seulement le volet « flexi » du système danois, et oublier la « sécurité » qui devait l’accompagner, provoquant la colère des salariés du privé. Dans ce deuxième cas, une fenêtre d’opportunité serait ouverte à l’opposition de gauche, à condition évidemment que celle-ci se caractérise comme clairement anti-libérale. Car les hésitations du Parti socialiste français entre socio- et anti-libéralisme représentent à bien regarder une chance si on les compare au virage insouciant de son homologue italien vers les positions centristes.

En Italie, l’accélération des réformes libérales que la crise promet produira sans doute une forte protestation sociale qui restera sans relais dans la sphère politique. En revanche, la gauche française a encore la possibilité de se faire l’écho des mécontentements suscités par les réformes libérales de Nicolas Sarkozy, si celui-ci décide de les poursuivre malgré un soutien destiné à décliner.



1 /  Stefano Palombarini, La rupture du compromis social italien, Cnrs éditions, 2001.
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2 /  Voir les enquêtes post-électorales du Cevipof (Sciences-Po) et fournies par le Centre de données socio-politiques. http://cdsp.sciences-po.fr.

3 /  E. Guillaud, S. Palombarini, « Evolution des attentes sociales en France et comportement électoral : France, 1978-2002 », working paper PSE, n° 2006-37, Paris.

4 /  L’expression est de Massimo D’Alema, Premier ministre de centre-gauche d’octobre 1998 à décembre 1999.

5 /  Il faut aussi remarquer que la spécialisation traditionnelle des Pme italiennes (particulièrement présentes dans les secteurs du textile, de la chaussure, des meubles, du plastique) les expose depuis quelques années à la concurrence très agressive de certains pays « émergents » de l’Asie du sud-est, en particulier la Chine, et de l’Europe de l’est. Voir Carlo Salvato, « En Italie, un pilier qui vacille », Projet, 285, mars 2005.

6 /  L. Cavallaro, « A che cosa serve la Finanziaria 2009 », Economia e politica, revue on-line ( www.economiaepolitica.it ), décembre 2008.

7 /  Giulio Tremonti, La paura e la speranza. Europa: la crisi globale che si avvicina e la via per superarla, Mondadori, Milano, 2008.


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