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Dossier : Risques partagés
Dossier : Risques partagés

Les inquiétudes des Français


Resumé Nous ne réagissons pas de la même façon aux risques individuels et aux risques collectifs.

Depuis 1982, le Crédoc interroge les Français, deux fois par an, sur leurs « inquiétudes ». Les questions portent sur quatre risques personnels – maladie grave, agression dans la rue, accident de la route, chômage – et deux risques collectifs – guerre, accident de centrale nucléaire.

Il n’existe pas de rapport entre l’objectivité d’un risque et le sentiment d’inquiétude. La courbe qui le montre le mieux est celle de la sécurité routière : depuis 25 ans, le nombre d’accidents graves et de morts sur la route ne cesse de diminuer. Dans le même temps, l’inquiétude a augmenté de 56 à 80 %!

Les statistiques globales sur l’objectivité d’un risque influent peu sur l’inquiétude individuelle. Chacun connaît toujours un cas pour infirmer ce que la statistique établit. Ainsi, pour la maladie grave, on a beau connaître « les facteurs de risque » vérifiés statistiquement (cas bien connu du gros fumeur), elle peut frapper telle personne qui ne présente aucun de ces facteurs et épargner telle autre, pourtant toute désignée par la statistique. C’est le cas de mon grand-père : il avait fait la guerre de 14, avait été gazé et vivait depuis lors avec un demi-poumon    ; il a fumé un paquet de gauloises sans filtre par jour, jusqu’à sa mort, à l’âge de 90 ans    ; et il n’est pas mort du cancer!

Dans une société individualiste, les corrélations globales, dans la mesure où elles ne fournissent pas aux individus de certitudes sur leur destin personnel, ne servent pas à grand-chose. C’est l’une des raisons pour lesquelles les messages de prévention sont aussi difficiles à faire passer. L’accident de la route, par exemple, est perçu d’abord comme un risque individuel. Chacun sait que, si on transforme une route ordinaire en route à quatre voies à chaussées séparées, on fait baisser le risque d’accident    ; mais cela n’influe en rien sur le sentiment que l’on éprouve en prenant sa voiture le matin… Si on se met au volant, c’est bien parce qu’on suppose que l’accident n’est pas pour aujourd’hui!

Risques individuels, risques collectifs

On voit que les chiffres concernant des inquiétudes personnelles ne cessent d’augmenter, alors que ceux qui portent sur les risques collectifs progressent peu et varient selon les événements. La peur de la guerre a atteint des sommets lors de la guerre du Golfe, puis elle est retombée. La peur de l’accident de centrale nucléaire a beaucoup progressé au moment de Tchernobyl, puis a beaucoup diminué. Autrement dit, ce qui aujourd’hui inquiète, dans notre société, ce sont les risques perçus comme individuels. En revanche, on s’accommode assez bien des risques collectifs. Ainsi, le destin de la planète suscite certes un « concernement » de plus en plus généralisé, mais encore insuffisant pour déclencher des inquiétudes au quotidien chez chacun.

Nous ne réagissons pas du tout de la même façon aux risques individuels et aux risques collectifs. Il y a une quarantaine d’années, pendant la guerre froide, quelques entrepreneurs avaient proposé à des propriétaires de pavillons de leur construire des abris anti-atomiques, afin qu’ils soient « protégés » en cas de guerre atomique ou d’accident de centrale nucléaire. Personne ne s’est dit intéressé! Nous sommes prêts à dépenser beaucoup pour nous protéger du risque de l’agression : le marché des sécurités (systèmes de blindage, d’alarmes) est florissant. Mais quelqu’un se fait-il construire un abri anti-atomique dans son jardin, il passera pour fou.

Je propose une hypothèse : dans une société collective, les risques individuels ne font pas trop peur, tandis que les risques collectifs font très peur; mais dans une société individuelle, les risques collectifs ne font pas trop peur tandis que les risques individuels font très peur. La société africaine reste, à bien des égards, collective : les « taxis brousse » roulent n’importe comment, risquant l’accident à tout moment. Mais cela inquiète peu; s’il y a quelques morts, on dira : cela devait arriver    ! Tandis que pour défendre un destin collectif (exemple : une minorité dans un conflit ethnique), beaucoup sont prêts à se battre, alors qu’ils ne sont pas inquiets pour leur destin individuel.

Plus les sociétés s’individualisent, moins on y accepte que la guerre provoque des pertes individuelles. C’est pourquoi le fait que le peuple américain tolère assez bien que 2500 de ses soldats soient morts en Irak montre l’ampleur du traumatisme collectif qu’a été pour lui le 11 septembre, ampleur qu’on mesure mal en Europe.

Facteurs socio-économiques et culturels

Pour préciser ses analyses, le Crédoc a suivi l’évolution de deux groupes, celui des « inquiets » et celui des « tranquilles ». Le premier comprend des personnes qui disent craindre à la fois la maladie grave, l’accident de la route, l’agression dans la rue et l’accident de centrale nucléaire; le second ceux qui n’expriment pas d’inquiétudes sur ces points. En 1982, les deux group es étaient à égalité : environ 15 % chacun. En 2005, il n’y a plus que 4 % de gens « tranquilles », mais 42 % de gens « inquiets »!

Une enquête de 1995 (mais les chiffres actuels seraient du même ordre) montre que les plus inquiets sont ceux qui n’ont que le certificat d’études primaires ou aucun diplôme. Parmi les « inquiets » (29 % cette année là), certains groupes sont sur-représentés, d’autres moins : les femmes sont plus inquiètes que les hommes, les bas revenus plus que les hauts revenus, les personnes âgées plus que les jeunes. Or certaines de ces caractéristiques n’ont rien à voir avec l’exposition à un risque réel : un faible niveau de revenus ne vous expose pas davantage au risque d’accident de centrale nucléaire, ou d’accident de la route. Il existe donc une relation entre la subjectivité du sentiment de risque et certaines différences sociales (en ce qui concerne la différence selon le sexe, l’interprétation est plus délicate). On pourrait dire qu’il existe une sorte de « capital financier-culturel-social » qui protège davantage du sentiment d’inquiétude.

Si on avait repris cette étude en 2005 (où les « inquiets » représentent 42 % de la population), on aurait certainement trouvé, pour les personnes à faible revenu, un taux d’inquiétude largement supérieur à 50 %.

Des caractéristiques culturelles interviennent aussi dans la sensibilité aux inquiétudes. Dans l’enquête du Crédoc, certaines questions portent sur les pratiques culturelles et sociales : fréquentez-vous régulièrement une bibliothèque, le cinéma, un équipement sportif    ? Voyez-vous des amis, des relations au moins une fois par semaine    ? Etes-vous membre d’une association    ? Etes-vous parti en vacances dans les douze derniers mois? Or, plus on répond oui à ces questions, moins on se dit inquiet. En revanche, regarder chaque jour la télévision augmente les inquiétudes!

La solitude, facteur d’inquiétude

Pourquoi une société individualiste favorise-t-elle les peurs individuelles? Notre hypothèse est celle d’un rapport à la solitude : plus je vis seul, plus j’ai peur. Or on constate une spectaculaire augmentation des gens qui vivent seuls. Dans les grandes villes françaises, 40 % des logements sont aujourd’hui occupés par des personnes seules; à Paris intra muros, le chiffre est de 50 %. Dans les deux derniers recensements de l’Insee, la progression la plus spectaculaire est celle des gens qui vivent seuls. Et cela à tous les âges de la vie : ce n’est donc pas une conséquence du seul vieillissement démographique. D’où peut-être l’augmentation de l’inquiétude portant sur la maladie grave : je peux en avoir davantage peur non du fait d’une plus grande probabilité d’en être atteint, mais parce que je crains de ne pouvoir y faire face, du fait de ma solitude.

Au milieu des années 80, notre modèle hyper-individualiste est entré en crise. Jusque-là, la progression de l’individualisme était liée à une logique hédoniste : chacun avait le sentiment d’accéder à des libertés supplémentaires. Puis, même si persiste l’idée que l’individualisme est un hédonisme, on commence à percevoir qu’il se paie au prix de l’isolement. La personne qui vit seule pour jouir de la vie sans contrainte mesure en même temps qu’elle a du mal à faire face à tout ce qui peut lui arriver. Par exemple, une brutale mise au chômage – alors qu’on se croyait à l’abri, depuis 35 ans dans la même entreprise – est plus difficile à affronter si l’on est seul. Significatifs sont les reportages télévisés : chaque fois qu’ils mettent en évidence un problème social, c’est pour souligner qu’il est d’autant plus grave qu’il touche des personnes seules. Comme si le vrai sujet transversal était le phénomène de la montée de l’isolement, des ruptures, des situations de solitudes vraies ou fausses.

Ce changement se situe, me semble-t-il, au milieu des années 80 parce que c’est le moment où deux thèmes émergent dans les médias : celui de la « nouvelle pauvreté » (avec Coluche, les restaurants du cœur, etc.) et celui du sida. Cette maladie dramatique a joué un rôle symbolique très fort dans notre société : non seulement elle contredit la croyance que le progrès scientifique allait nous libérer des maladies (on pourrait proposer une analyse voisine depuis quelques années avec la maladie d’Alzheimer, maladie emblématique d’un siècle marqué par le vieillissement), mais elle apparaît en confrontation directe avec l’idéal hédoniste de l’hyper-individualisme. Le symptôme est révélateur : c’est depuis cette époque que la publicité pour les yaourts les présente comme renforçant les défenses immunitaires de l’organisme…

Rassurance, reliance, résilience

Face à la montée des inquiétudes, notre société a essayé de bâtir des stratégies pour y répondre. Trois mots correspondent à trois tendances comportementales organisées à grande échelle : rassurance, reliance, résilience.

A la fin des années 80, la société française, travaillée par la crise de l’individualisme, découvre qu’elle ne va pas très bien. Les inquiétudes croissent. Survient la première guerre du Golfe (août 1990). Un Français sur deux se met à stocker des aliments (mais un sur 20 seulement l’avouera dans les enquêtes). On ne va plus au cinéma ni au restaurant ; on se déplace un transistor à l’oreille, en se demandant si Israël ne va pas répliquer aux Scuds irakiens et si le Moyen-Orient ne va pas s’embraser. La fin de la guerre, en avril 1991, ne fait pas disparaître l’inquiétude. On voit alors la société mobiliser tout ce qui peut servir à la rassurer. France 3 organise sa stratégie autour du « terroir »; la presse magazine accumule les journaux de terroir ; une multitude de beaux livres paraissent sur le sujet; on valorise les « produits régionaux »; festivals locaux et régionaux pullulent; le thème de la famille revient en force. Le retour au passé fait recette, comme si l’on regardait dans le rétroviseur un avenir que l’on ne pouvait voir devant. Notables sont aussi les changements dans la mode ou dans les publicités pour les voitures : à la fin des années 80, on nous vantait la 205 GTI, cette voiture agressive qui plongeait dans la mer à partir d’un avion. Au tournant des années 90 arrive la voiture « monospace » : personne d’abord n’y a cru. Matra l’a inventée ; Peugeot n’en a pas voulu ; l’Etat l’a imposée à Renault. Et ce fut le succès ! Avec une publicité axée sur le thème de la voiture familiale : au début, on montre une famille avec deux enfants et un gros chien. Puis on a tenu compte de la famille recomposée, mais de façon subliminale, en montrant par exemple un seul parent avec quatre enfants.

Peu après, avec l’arrivée des nouvelles technologies (ordinateur, téléphone portable), c’est par la reliance qu’on se rassure : dans une société où l’isolement favorise la montée des inquiétudes, il s’agit de créer des liens. On dit de ces nouvelles technologies qu’elles sont celles de l’information et de la communication ; en fait, elles sont surtout utilisées pour la relation : le temps de conversation, sur les téléphones portables, est utilisé à 60 % pour se demander si on est bien parti, si on est bien arrivé, où on est, etc. Les contenus informatifs sont très faibles. Même les messages intranet des entreprises ont un faible contenu d’information : ils servent surtout à vérifier que le réseau fonctionne. Ces nouvelles technologies font d’abord de la reliance : elles ne nous servent pas à échanger, mais à calmer nos inquiétudes. Bien des parents ne quittent plus leur domicile sans leur téléphone portable, uniquement parce que cela les rassure de savoir qu’ils pourront toujours être joints si quelque chose arrive à leurs enfants… Le jeûne qui aurait du sens, aujourd’hui, ce ne serait pas la privation de nourriture, mais celle de téléphone portable!

Au début des années 2000, un nouveau mot-clé apparaît : résilience. Le concept est emprunté à la physique : on dit d’un matelas qu’il a une bonne résilience s’il retrouve sa forme quand on se lève. Le terme est repris par la psychologie. Boris Cyrulnik l’utilise à propos des personnes déportées : vingt ans après, certaines s’en sont remises et mènent une vie heureuse, alors que d’autres n’ont rien pu reconstruire. Pourtant les unes et les autres ont vécu la même chose.

Nous sommes entrés dans un nouveau paradigme, qui conjugue isolement et inquiétudes : nous sommes comme des planètes, à la fois isolées mais en mouvement de gravitation les unes par rapport aux autres, et cela constitue comme une sorte d’univers. Le risque? Qu’une météorite nous tombe dessus, qui s’appellerait chômage, divorce, maladie, accident… Etre résilient, c’est se montrer capable de ne pas être écrasé par cette météorite. Derrière l’individu, un peu perdu dans cet univers anonyme, la personne doit être réveillée et se prendre en charge pour être réactivée devant le risque. Tout ce qui renforce cette résilience – curative et préventive – permet de faire face aux inquiétudes. D’où le récent développement du « coaching ». Les consultants d’hier, qui ne gagnaient plus d’argent, se sont reconvertis en « coachs ». On en trouve dans les entreprises, dans tous les domaines. Si vous êtes un cadre supérieur, votre coach vous permettra d’être résilient au moment où l’entreprise vous mettra à la porte.

Rassurance, reliance, résilience : ces trois notions sont comme trois claviers, sur lesquels on joue en même temps, même si tout le monde n’utilise pas les mêmes au même moment. Il est vraisemblable, par exemple, qu’un dirigeant de haut niveau, avec des revenus élevés, serait plutôt du côté de la résilience, avec un peu de reliance, alors qu’un senior très âgé, vivant au fond d’une province, serait plutôt sur le registre de la rassurance. Mais les trois stratégies jouent de façon concomitante.

Des trois, la rassurance reste l’élément de base. Le principe de précaution, par exemple, quand il s’institue en mode de fonctionnement généralisé, relève du besoin de rassurance : aussitôt qu’un problème se pose, il importe de communiquer immédiatement avec de la sécurité, voire de l’hypersécurité. Mais il arrive qu’on se prenne les pieds dans le tapis : aucune crise mondiale n’a vu, sur la base du principe de précaution, une réaction aussi en amont que celle de la grippe aviaire. Le résultat, c’est qu’on a fait croître la peur, notamment quand il a fallu admettre que l’on ne disposait pas des 6 milliards de masques nécessaires pour protéger la planète entière d’un éventuel transfert à l’homme du virus.

Robert Rochefort


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