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Quels espoirs pour le Brésil?

©babasteve/Flickr/CC
©babasteve/Flickr/CC

Six mois avant les résultats des élections du 27 octobre 2002, qui aurait parié sur la victoire de Luiz Inácio Lula da Silva ? Les Brésiliens n’avaient-ils pas déjà dit trois fois non au métallurgiste syndicaliste de São Paulo, candidat du Parti des Travailleurs (PT) ?

Lula fut pourtant élu à une large majorité (61,4 %). Pendant toute la campagne, il a su incarner à la fois la modération et le changement, la confiance et l’espoir. Son programme économique orthodoxe rassura en partie les marchés. Il avait réuni autour de lui une excellente équipe de conseillers médiatiques, politiques et économiques. Mais à travers de nombreux voyages, il exprimait les aspirations et les valeurs du Brésil profond que peu, en effet, connaissent autant que lui. Cette fois, beaucoup surmontèrent leurs préjugés vis-à-vis d’un homme qu’ils considéraient comme trop semblable à eux pour pouvoir gouverner le pays.

Mais cette image modérée n’aurait pas suffi à assurer la victoire. Comment expliquer qu’un ouvrier mécanicien ait été choisi pour gouverner l’immense Brésil, un des pays les plus inégalitaires de la planète, plongé en pleine crise économique ? Sa victoire est d’abord l’expression d’une profonde insatisfaction de l’ensemble de la population, de la petite bourgeoisie, de la classe moyenne et des secteurs pauvres et marginalisés. Elle traduit le rejet du modèle de développement néolibéral implanté à un rythme forcé pendant les années de gouvernement Cardoso. La pauvreté n’a pas diminué et les inégalités se sont accrues.

Les années Cardoso

Certes, il y eut quelques avancées. L’implantation des partis au niveau national a progressé et ceux-ci ont renforcé leur rôle au détriment des « caciques » locaux. Les changements de parti en cours de législature, en fonction d’intérêts individuels, sont devenus moins nombreux. En dépit du contrôle des médias par les élites dirigeantes, la liberté d’expression de l’opposition et des mouvements sociaux et populaires est mieux respectée. La lutte contre la corruption, encore très répandue, a été renforcée.

Le plan Real 1 a brisé l’inflation. La stabilité financière, maintenue à un coût social très élevé, a stimulé les investissements étrangers et augmenté le pouvoir d’achat de certains secteurs de la population. Plusieurs indices sociaux se sont améliorés, même si les progrès sont restés limités par rapport aux besoins et aux potentialités du pays. L’accès à l’école primaire s’est élargi et l’analphabétisme recule, mais la qualité de l’enseignement laisse beaucoup à désirer. Dans le domaine de la santé, aussi, le pays a connu quelques avancées : baisse de la mortalité infantile, campagnes de vaccination, prévention contre le sida, mais le manque de ressources sacrifie la qualité des soins dans les établissements publics. La privatisation de la santé se généralise, réservant les soins aux plus aisés. Des compensations sociales ont tout juste permis d’atténuer l’augmentation de la pauvreté et des inégalités.

La politique économique était celle du « Consensus de Washington » : libéralisation des flux financiers, du commerce, privatisation des secteurs-clés de l’économie, dérégulation, compétitivité, réduction du rôle de l’Etat, etc. Aux yeux du Fmi, le Brésil reste un des meilleurs élèves de la classe.

Cardoso a choisi : pour moderniser le pays, il fallait l’introduire, coûte que coûte, au sein du marché mondial. La priorité était la stabilité financière. Le Brésil ouvrit ses frontières. Le marché fut inondé de produits étrangers que la production nationale encore peu compétitive ne parvenait pas à concurrencer. Les importations augmentèrent sensiblement, tandis que la politique du real fort 2 bloquait les exportations. Dès 1995, la balance commerciale, traditionnellement positive, devint négative. Le gouvernement dut multiplier emprunts et privatisations. Les principales entreprises publiques (financières, minières, sidérurgiques, énergétiques, d’électricité, de télécommunications, de recherche, etc.) furent vendues à des sociétés étrangères, à un rythme accéléré. Mais les contrats de vente furent lâches, et les investissements n’ont pas suivi. La production d’énergie électrique est ainsi devenue insuffisante en 2001, provoquant des coupes sévères.

Pour attirer les capitaux étrangers, la Banque centrale fixa des taux d’intérêt parmi les plus élevés du monde 3. Du coup, ceux-ci s’orientèrent très vite de manière spéculative vers l’achat de bons du trésor. Et l’explosion de la bulle spéculative et le refroidissement de l’économie mondiale vers la fin de l’an 2000 ont diminué l’entrée des capitaux étrangers : ceux-ci sont passés de 30 milliards de dollars en 2000 à 16 milliards en 2002. La politique du real fort a coûté très cher. Cardoso a voulu maintenir à tout prix la parité favorable par rapport au dollar pour assurer sa réélection en décembre 1998. Mais dès janvier 1999, la monnaie était dévaluée de 40 %, puis la Banque centrale l’a laissée flotter. Entre temps le déficit commercial et la dette publique avaient beaucoup augmenté.

Un pays mal en point

Ces choix financiers ont pesé lourd sur l’évolution du pays. Pour signer en 1999 un premier accord avec le FMI, le Brésil est contraint à un ajustement structurel : réduction du déficit fiscal, contrôle renforcé de l’inflation, augmentation du bénéfice primaire, maintien des taux élevés, etc. En quatre ans, le Brésil a ainsi signé trois accords, multipliant les emprunts. La situation ne s’est pas améliorée. Le pays est devenu de plus en plus dépendant de l’environnement mondial, et vulnérable aux fluctuations des marchés financiers. Le marasme économique général de l’Amérique latine et la banqueroute de l’Argentine ont encore ralenti les échanges. L’augmentation de la dette réduisant la confiance des investisseurs, le cercle vicieux de la dette ne pouvait que se poursuivre.

Fin novembre 2002, la dette publique atteignait 68 % du Pib, et le service de celle-ci représente aujourd’hui 92,7 % des exportations. En 8 ans, la dette externe est passée de 120 à 235 milliards de dollars ; celle interne a été multipliée par 12, passant de 70 à 860 milliards de reais (environ 260 milliards de dollars). Mais c’est surtout sa structure 4 qui explique la vulnérabilité du pays. Près de 40 % des emprunts sont à moins d’un an. Et les oscillations du dollar par rapport au real (+ 52,3 % en 2002) et les taux d’intérêts très élevés sont les principales causes du renchérissement.

Cherchant à satisfaire les créditeurs, la stabilité financière s’est faite en sacrifiant la politique sociale, traitée comme marginale et annexe. Alors que la production industrielle ralentissait, les profits des banques et des organismes financiers n’ont jamais été si élevés. Dette et chômage ont accentué les inégalités déjà si grandes entre les 10 % plus riches et les 50 % plus pauvres, entre les régions de ce pays-continent, entre la campagne et la ville, entre les périphéries et les quartiers aisés. Selon les deux principaux instituts officiels de statistiques, en 2000, 54 des 172 millions de Brésiliens vivaient dans la pauvreté, dont 15 dans la misère. « Le Brésil n’est pas un pays pauvre, mais un pays où il y a beaucoup de pauvres », reconnaissait Cardoso en 1995 en assumant la Présidence, et il promettait de lutter contre la pauvreté. Mais rien de sérieux n’a été entrepris pour s’attaquer aux racines du mal.

On a assisté au contraire au démantèlement des structures intermédiaires de production. Dans la région industrielle de São Paulo, le chômage n’a jamais été aussi élevé. La part du secteur informel est passée en 8 ans de 47,5 % à 56 %. Les salaires de la fonction publique sont restés bloqués depuis 8 ans et le pouvoir d’achat a diminué de 60 %. Aujourd’hui, le salaire minimum (celui d’environ 30 % des salariés) avoisine 65 dollars, permettant à peine d’acheter l’alimentation et les produits de base pour quatre personnes. Parallèlement, la violence s’intensifie. L’extermination des jeunes augmente, victimes de la police ou des affrontements entre bandes de trafiquants de drogue. La rue est le recours de ceux dont les familles sont déstructurées, faute des conditions minimales de vie.

Cardoso a transmis à Lula un pays mal en point. Jamais un nouveau président n’a hérité d’une situation aussi fragile. Les caisses sont vides. L’inflation menace à nouveau : le real a perdu 52,3 % de sa valeur en 2002. L’économie est menacée de stagflation (inflation et récession). Les investissements sont paralysés et le marché financier international doute de l’avenir proche. Les capitaux (nationaux et internationaux) volent vers d’autres lieux...

La victoire de Lula

C’est dans ce contexte morose que s’est déroulée la campagne électorale. En réponse à la déception ou au découragement de beaucoup, Lula a redonné l’espoir. La classe moyenne, victime d’une perte de son pouvoir d’achat et d’une constante augmentation des impôts, et l’électorat populaire, enfermé dans la pauvreté et la violence, n’ont plus peur du changement.

Etonnante ascension du petit vendeur de rue du port de Santos à la magistrature suprême ! Il est parvenu à surmonter les multiples préjugés contre ses origines modestes, à mobiliser tout son pays et à se faire élire Président de la République. Sa naissance, en 1945, dans une famille nombreuse pauvre du Nordeste le destinait à la misère. Gamin, sa mère l’emmène avec toute la famille au port de Santos, près de São Paulo. Il va à l’école et, pour soutenir la famille, il vend des fruits et légumes sur les trottoirs et cire les chaussures. Il commence à travailler à 12 ans ; à 14, il entre dans une usine métallurgique de la banlieue de São Paulo. Il suit des cours pour devenir tourneur-mécanicien. Marié à 24 ans, il perd sa femme et son enfant lors de la première naissance. Il se remarie à 29 ans avec Marisa, veuve elle aussi, sa femme actuelle.

A 21 ans, il commence à fréquenter le syndicat. Il se révèle vite un leader-né. En 1975, en pleine dictature militaire, alors que la répression s’abat contre tout désordre, Lula est élu président du Syndicat de la métallurgie de São Bernardo et Diadema 5. Il anime les premières grèves de 1978 et 1979. En 1980, les militaires l’emprisonnent pendant un mois et cassent son mandat syndical.

En 1980, Lula est l’acteur principal de la fondation du parti des travailleurs (PT), dont il devient président. Et en 1983, il participe à la fondation de la CUT (Centrale unique des Travailleurs). Candidat en 1982 au poste de gouverneur de l’Etat de São Paulo, sans ressources et vilipendé par les médias, il obtient un nombre important de voix. Il est élu député fédéral en 1986 et défendra efficacement les droits des travailleurs dans la préparation de la Constitution de 1988. En 1989, 1994 et 1998, il sera trois fois candidat à la présidence de la République. C’est parmi les gens les plus simples qu’il rencontre le plus de préjugés, mais il ne se décourage pas cependant. En 2002, il change sensiblement son langage et sa présentation, conquérant enfin la sympathie d’une grande partie de l’électorat, dans tous les milieux sociaux.

Leader et négociateur respecté par ses partisans comme par ses adversaires, il reste proche des gens, parle leur langage, connaît leur vie. Pendant 20 ans, il a construit le PT en voyageant dans tout le pays. Il a su maintenir l’unité du parti, rassembler des hommes et des courants divers, du syndicalisme, de la politique, des mouvements sociaux, des communautés ecclésiales de base, des intellectuels et des travailleurs. Jamais son leadership ne fut contesté. Sa personnalité est marquée par sa mère, une femme courageuse pour laquelle il a toujours eu la plus grande admiration, et par les épreuves de la vie : connaître la faim, le travail dur dès l’enfance, la fatigue du travail de nuit et l’exploitation ouvrière, les humiliations, la perte de sa femme dans un hôpital public misérable.

Lula n’est pas un radical, mais il est marqué par l’indignation des souffrances par lesquelles il est passé et que beaucoup endurent encore. Son langage est parfois combatif, mais l’homme est patient, sachant l’importance de la négociation et des valeurs éthiques.

L’heure du changement

Pour beaucoup de Brésiliens, le 1er janvier 2003 restera un jour de liesse inoubliable. L’espoir de tout un peuple, Lula l’a exprimé dans son premier discours au Congrès lors de son investiture. « Le changement est le mot-clé, le message adressé par les électeurs » [...] « L’espoir a vaincu la peur. La société a décidé qu’il était temps de suivre de nouveaux chemins face à un modèle épuisé qui, au lieu de la croissance, a produit la stagnation, le chômage, la faim, l’échec de la culture de l’individualisme, l’indifférence par rapport au prochain et la désintégration des familles. » Ce changement doit être conduit avec « courage et prudence, patience et persévérance », par « le dialogue et la négociation », car « nous ne pouvons récolter les fruits avant de planter les arbres ».

Lula s’était fixé trois critères pour choisir ses ministres : intégrité, compétence, sensibilité sociale... Certes, le gouvernement n’est pas homogène, mais il veut donner une image de sérieux et d’ouverture. Objectif indispensable, l’équipe économique a su gagner la confiance des marchés, refusant tout défaut dans le remboursement de la dette et maintenant les objectifs de contrôle de l’inflation. Mais elle veut promouvoir la croissance économique et relancer un certain « développementisme » qui permette de se substituer aux importations. C’est de l’équipe sociale que le pays attend le plus de résultats. Rien ne sera facile : les services publics sont démantelés et les ressources très limitées. La première année, les contraintes financières seront les plus pesantes. En charge de l’éducation, de la santé, de la sécurité sociale, de la réforme agraire, de la sécurité alimentaire et la lutte contre la faim, Lula a placé des politiques ou des entrepreneurs plus que des administrateurs. Les tensions seront inévitables, car bien des nouveaux postes ont été créés, qui n’auront guère les moyens financiers pour agir.

Quatre défis se présentent aujourd’hui.

Gouverner. Lula a été élu pour opérer un changement, pour rénover des structures sociales dépassées, trop inégalitaires. Mais les contradictions demeurent. Si un processus politique nouveau semble commencer, il n’existe pas de claire majorité présidentielle. Lula devra faire preuve à la fois d’habileté et d’autorité politiques. Le choix de José de Alencar, industriel, comme vice-président, lui assure le soutien d’une partie du patronat. Mais il devra sans cesse négocier avec les différents partis politiques, tout en s’appuyant sur l’organisation et la mobilisation de tous ceux qui ont contribué à sa victoire, et n’entendent pas laisser échapper celle-ci. Une nouvelle forme de démocratie s’instaure, avec une participation consciente plus forte des forces sociales actives au développement du pays.

Faim Zéro. Le programme de lutte contre la faim et la misère ne saurait être isolé d’autres réformes sociales structurelles. Lula a plusieurs fois mentionné la nécessité de mettre en place la réforme agraire, celles des impôts, des partis politiques, de la sécurité sociale et du travail. S’il ne devrait pas être trop difficile d’assurer à tous trois repas par jour pendant une semaine, un mois ou plus, qu’en sera-t-il dans la durée ? Les institutions internationales et l’ensemble des citoyens peuvent appuyer des aménagements temporaires : qu’en sera-t-il si l’on touche à la structure même de la distribution de la richesse et du pouvoir ?

Economie sociale. Comment redéfinir une politique économique nationale ? Le poids des engagements est très lourd, et le pays a un immense besoin de crédits : ceux-ci vont dépendre de ce que le gouvernement va dire et faire. La priorité de Cardoso fut la stabilité monétaire ; dans l’imaginaire populaire, Lula représente la lutte contre les inégalités et, pour les producteurs, la reprise de la croissance. Le Fmi préconise la continuité. La recherche d’une « croissance-avec-équité » signifie la formation d’un nouvel axe de pouvoir économique et politique. Celui-ci sera ré-orienté pour satisfaire les droits sociaux des défavorisés ; pour favoriser les investissements, pour consolider les infrastructures, pour retrouver un solde positif plus large de la balance commerciale, et pour accroître l’investissement privé productif, en particulier vers l’industrie nationale.

Pour sortir des années de marasme, l’économie brésilienne peut s’appuyer sur un vaste marché interne, actuel et potentiel. Mais ce volontarisme signifie de rompre avec plusieurs recettes du Fmi.

Souveraineté nationale. Le Brésil s’enorgueillit d’une riche tradition de politique étrangère. Si l’ancien Président jouissait d’un réel prestige à l’étranger, lors de son mandat, le ministère des Affaires étrangères a vécu une période difficile : le MercoSud est moribond, l’intégration de l’Amérique du Sud n’a pas progressé et les intérêts du pays semblaient mal défendus dans les négociations commerciales. Lula veut restaurer l’influence du pays et mieux défendre sa souveraineté. La priorité sera à la reconstruction du MercoSud et à l’intégration de la région.

Le Brésil est engagé dans plusieurs négociations commerciales complexes aux implications durables (le Doha Round, la ZLEA 6, le MercoSud-Europe...). Il ne s’agit pas seulement de commerce mais de dispositions normatives qui concernent toutes les dimensions de la souveraineté du pays. Dans les conditions actuelles de négociation, la ZLEA peut conduire à une perte de contrôle de certains instruments économiques, financiers, industriels et technologiques, indispensables à la mise en œuvre d’une politique économique nationale, que les pays riches utilisent encore largement. Lula et son ministre ont exprimé leurs inquiétudes pour l’avenir des négociations. Il est essentiel que le Brésil maintienne « les espaces de flexibilité pour nos politiques de développement social, écologique, agricole, industriel et technologique ». Lula entend préserver « les droits souverains du peuple brésilien de décider sur son modèle de développement ». Mais la négociation est très déséquilibrée, comme si la flexibilité devait être à sens unique. La tension risque de s’accentuer car « l’intégration » commerciale de tout le continent est une stratégie prioritaire de l’administration américaine.

En Amérique latine et ailleurs, beaucoup regardent le Brésil avec espoir. Lula et son gouvernement sont décidés à combattre la misère et l’exclusion, et à affronter bien des obstacles pour cela. Ils disposent d’atouts réels : l’agriculture est prospère, l’industrie compétitive, de larges espaces de terre sont disponibles, la population, jeune et entreprenante, cherche à se former. « Dieu est brésilien », aime-t-on dire ici. Mais les marges de manœuvre sont étroites, tant l’héritage est lourd. Pour transformer les structures, l’appui populaire et la participation de toute la société civile seront indispensables, mais ne sauraient suffire. L’attitude du Fmi, de la Banque mondiale et celle des pays industriels, des Etats-Unis en particulier, sera décisive. Lula rappelle que ses objectifs sont ceux tant de fois proclamés par ces institutions et le G-8. Des signes symboliques favorables de leur part pourraient apprivoiser les marchés financiers mondiaux. Refuser cet appui serait l’aveu d’une grande hypocrisie.

Bernard Lestienne



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1 / Le real (pluriel reais) est la nouvelle monnaie créée en juillet 1994, par Fernando Cardoso lorsqu’il était ministre des Finances. Il valait alors 1,15 dollar. Aujourd’hui un dollar vaut en moyenne 3,5 reais.

2 / D’août 1994 à janvier 1999, le taux de change fut maintenu au prix d’une grande augmentation des emprunts sur le marché interne et externe.

3 / En novembre 2002, le taux moyen était de 22 %.

4 / La dette publique est composée de la partie publique de la dette externe et de la dette interne.

5 / C’est dans la banlieue de São Paulo, dans les villes de Santo André, São Bernardo, São Caetano et Diadema, que se situent alors les principales usines métallurgiques du pays. Là s’organise peu à peu le secteur le plus avancé de la classe ouvrière au Brésil.

6 / ZLEA : zone de libre échange des Amériques, dite aussi Alca (Area de livre comercio de las Americas).


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