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Un peuple en Palestine

©Joi ito/Fotopedia/CC
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Resumé Cerné de toutes parts et à l'étroit, le peuple palestinien a-t-il encore un projet mobilisateur, en particulier pour les jeunes ? La sécurité des Israéliens doit passer par la justice -sociale, en particulier- rendue aux Palestiniens, afin qu’ils définissent ensuite les modes de leur vivre ensemble.

Nous vivons en Terre Sainte des heures difficiles, sinon les plus difficiles depuis 1967, surtout pour les Palestiniens. L’escalade de la violence s’est amplifiée au cours des derniers neuf mois, semant partout la mort et la destruction et rendant la vie impossible. La deuxième Intifada bat son plein. La première a duré plus de dix ans. La fin de la deuxième ne semble pas pour demain. Intifada est un mot arabe qui vient du verbe nafada qui signifie secouer. Il s’agit, en effet, pour les Palestiniens, de secouer le joug de l’occupation israélienne qu’ils endurent depuis juin 1967. Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ? Malgré les passions, souvent incontrôlables, qui entourent le conflit israélo-palestinien, il est temps d’essayer de voir un peu plus clair dans une situation on ne peut plus complexe, en écoutant toutes les voix concernées. Et la voix palestinienne est la moins connue et la moins écoutée. On préfère souvent se contenter de répéter des lieux communs qui déforment la réalité et n’aident pas à une vraie recherche de la paix

A la source du conflit, une injustice

Israéliens et Palestiniens ont, chacun, leur terminologie. Les Israéliens parlent volontiers de paix et de sécurité; le mot justice n’est pas courant dans leur langage politique (c’est même un mot qui les énerve). Les Palestiniens, de leur côté, parlent de justice et de terre. La conciliation des vocabulaires n’est-elle pas un préambule nécessaire pour la réconciliation des esprits ?

Or, il faut le dire d’emblée: l’Etat d’Israël est fondé sur une injustice, dont est victime le peuple palestinien. Alors que les Israéliens célèbrent chaque année l’anniversaire de leur indépendance le jour qui, selon le calendrier juif, correspond au 15 mai 1948, pour les Palestiniens cette date évoque le souvenir de la Nakba (“catastrophe”). La Nakba est au cœur du conflit. Lors de la fondation de l’Etat d’Israël en 1948, quelque 750.000 Palestiniens ont été déracinés de leurs villes et villages pour être projetés à la périphérie de leur pays natal et dispersés un peu partout dans le monde, dans des conditions inhumaines, qu’ils gardent profondément inscrites dans leur mémoire 1. Un peu plus de 400 villages ont été détruits et des villes presque complètement vidées de leurs habitants (Jaffa, Ramleh, Lod, et d’autres). Les kibboutz sont souvent chantés dans le monde comme une expérience nouvelle et originale. On oublie que, souvent, sous la verdure d’un kibboutz il y avait un village palestinien, et cela non à l’âge de bronze, mais bien au 20e siècle. Aujourd’hui, les réfugiés palestiniens sont 3.700.000, selon les registres des agences des Nations Unies.

Autre réalité, celle de l’occupation. Les Palestiniens vivent en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza sous le régime de l’occupation militaire depuis la guerre de 1967. Ils ont été soumis à l’humiliation, à la répression et à l’oppression. Le Pape Jean-Paul II, lors de son pèlerinage en Terre Sainte, a eu le courage d’attirer l’attention sur cette souffrance : “Personne ne peut ignorer combien le peuple palestinien a dû souffrir au cours des dernières décennies. Votre tourment est présent aux yeux du monde. Il a duré trop longtemps” (discours du 22 mars 2000, à Bethléem).

Les absurdités tragiques du processus de paix

Le conflit israélo-palestinien remonte à plus de cent ans. Le premier Congrès sioniste se réunit à Bâle en 1897, à l’initiative de Théodor Herzl, fondateur du Mouvement sioniste. Autour de la même date naissait aussi le Mouvement nationaliste palestinien, partie intégrante du réveil national arabe. L’histoire a mis ces deux nationalismes face à face en Palestine. Depuis lors, l’histoire de la Terre Sainte n’est qu’une suite de révoltes, de guerres, de violences.

Sans revenir sur cette histoire douloureuse, arrêtons-nous à sa dernière phase à partir des années 90. Le conflit a connu alors un tournant décisif, celui des négociations. En 1991, en effet, la Conférence de Madrid rassemble toutes les parties concernées, au niveau local, régional et international. Cette conférence est suivie par des pourparlers secrets et publics, qui aboutissent à la conclusion des accords intérimaires d’Oslo I, d’Oslo II, de bien d’autres encore, restés pour la plupart sans application sur le terrain.

La grande majorité des Palestiniens des Territoires occupés a soutenu ce tournant. Elle a exprimé sa joie dans des manifestations de masse, brandissant des branches d’oliviers et offrant aux soldats de l’occupation des bouquets de fleurs. Une brèche semblait enfin ouverte et elle était susceptible d’ouvrir à une nouvelle dynamique, inconnue jusque-là dans l’histoire du conflit, et qui, à son tour, pouvait aboutir à une paix juste, globale et durable.

Certes, ce sentiment n’était pas absolu, il était mêlé de craintes, de réserves et de doutes : les négociations étaient exténuantes, les accords pleins d’ambiguïtés ne proposaient que des demi-solutions peu équitables pour les Palestiniens. Certaines portes s’étaient ouvertes, d’autres seulement entrouvertes et d’autres, de première importance (les réfugiés, Jérusalem, les colonies, les frontières…), restaient toujours fermées, renvoyées au stade définitif des négociations (après cinq ans). Malgré tout, l’heure était à l’espérance, que l’acceptable actuellement puisse déboucher, dans les négociations définitives, sur le minimum désirable.

Malheureusement, cette espérance s’est très vite évaporée, cédant la place à une profonde déception. La population palestinienne a eu le sentiment d’avoir été trompée. Les négociations, telles qu’elles étaient menées, ne pouvaient aboutir nulle part. Tergiversations, piétinements, lenteurs, pressions, refus, pour une raison ou une autre, d’appliquer des accords conclu…, les négociations se sont transformées en un théâtre de l’absurde. Les Israéliens par ailleurs, continuaient leur politique des faits accomplis : de nouvelles colonies étaient construites, d’autres élargies, à un rythme accéléré et fiévreux (et cela sous les divers gouvernements, de droite ou de gauche), au détriment évidemment des Palestiniens qui voyaient leurs terres confisquées. Des routes “de contournement” (bypass roads) étaient ouvertes au service des colonies, dévastant la géographie physique et humaine des Territoires occupés. En plus de tout cela, la répression ne cessait de s’aggraver, prenant la forme de punitions collectives (ainsi, le déracinement d’arbres fruitiers, dont beaucoup d’oliviers : 25.000 arbres fruitiers détruits). Jérusalem, qui demeure au cœur de la vie palestinienne (vie économique, culturelle, sociale, politique, religieuse et spirituelle), a été interdite en 1993 aux Palestiniens des Territoires. Plus tard, la Bande de Gaza fut bouclée à son tour, devenant une vaste prison. Enfin, les villes et les villages ont été coupés les uns des autres, transformant en un enfer la vie quotidienne de la population palestinienne et morcelant les territoires en unités infinitésimales sans communication entre elles. Pour la première fois, la population palestinienne connaît la pauvreté, jusqu’à manquer de pain, et le taux de chômage est remonté à plus de 50%. Conduit de cette manière, un processus de paix pouvait-il convaincre ? Ou nourrir la rage de la population ? Le feu couvait sous les cendres. Une nouvelle Intifada était depuis longtemps prévisible.

L’heure de la vérité

Pourtant, les parties concernées (Palestiniens et Israéliens) se sont retrouvées, sous le patronage des Etats-Unis (tuteur, mais non pas impartial, du processus de paix), à Camp David pour la dernière phase des négociations prévues par les accords précédents. Avec un retard de trois ans, Camp David était censé aboutir à un accord final : sur le statut définitif des Territoires occupés, la question des réfugiés, les colonies, le problème de Jérusalem, celui de l’Etat palestinien, des frontières … Ce fut l’échec !

On a dit, la propagande israélienne l’a répété à profusion, que Ehud Barak avait généreusement offert aux Palestiniens 90% de ce qu’ils demandaient. En refusant cette offre généreuse, les Palestiniens avaient perdu une chance précieuse de parvenir à la paix. Ils porteraient, eux seuls, la responsabilité de l’échec de Camp David.

Que représentaient les 10% qui n’étaient pas offerts par les Israéliens ? Le problème des réfugiés était écarté, par principe, par les négociateurs israéliens. Ils continuent à dénier toute responsabilité dans ce domaine, tournant ainsi le dos à toutes les résolutions des Nations Unies. Sauf des corrections d’importance mineure, les colonies de peuplement devaient rester en l’état, rendant impossible la viabilité d’un Etat palestinien. Les quartiers arabes de la Ville Sainte seraient administrés par les Palestiniens, mais sans qu’une souveraineté soit reconnue. Un certain droit était exigé sur la mosquée El Aqsa (un point sensible pour les Palestiniens, sans parler des Arabes et de tous les musulmans). Au lieu et place d’un véritable Etat palestinien indépendant, c’était une entité insignifiante qui était envisagée, ignorant le minimum des droits d’un peuple à s’organiser, et où les Palestiniens n’auraient pratiquement aucune souveraineté (ni sur le sol, ni dans l’air, ni dans le sous-sol, ni sur les frontières). On offrait tout au plus 10% et non 90%.

L’opinion israélienne était-elle préparée à regarder cette vérité ? Yossi Beilin avait eu le courage de s’adresser à elle au début des négociations de Camp David pour lui dire qu’il était temps de laisser de côté les mythologies et les illusions et d’affronter la réalité. Il n’a pas été écouté. Les négociateurs sont rentrés de Camp David les mains vides. L’Intifada n’était plus qu’une question de jours. Ariel Sharon lui a fourni le détonateur avec sa visite provocatrice à l’esplanade de la mosquée El Aqsa. Les Palestiniens ont répondu par l’Intifada, et les Israéliens ont répliqué par la force militaire brute. Et, pour “punir” les Palestiniens, nous dit-on, A. Sharon a été élu premier ministre. Nous voilà tous dans l’impasse.

Des vérités bonnes à dire et à redire

Pourra-t-on encore ignorer certaines vérités ? Il n’y a ni paix, ni sécurité, ni stabilité en Terre Sainte et au Moyen-Orient sans la reconnaissance des droits légitimes et complets du peuple palestinien. La paix ne sera pas gagnée par la violence, les bombardements, les assassinats, l’atteinte à la vie des innocents (des deux côtés), par les avions F16, les roquettes, la démolition des maisons, le déracinement des arbres, la cantonisation des territoires, la construction ou l’élargissement des colonies. Des méthodes qui sèment la mort ne construisent pas la paix.

Une paix juste et durable suppose la création d’un Etat palestinien réellement indépendant avec Jérusalem-Est (dans une Jérusalem non divisée, mais partagée) pour capitale, un Etat non à la place d’Israël, mais à côté d’Israël. L’occupation, qui détruit le peuple palestinien dans tous les aspects de sa vie, est en contradiction totale avec la paix.

Le problème de Jérusalem ne sera résolu qu’à partir des réalités sur le terrain, et non d’après les mythes qui nous éloignent de la réalité. A Jérusalem, il y a deux peuples (donc capitale de deux Etats, sans pour autant diviser la Ville Sainte), trois religions (et les lieux respectifs de ces religions doivent être absolument respectés, comme aussi les fidèles de chacune). Le caractère universel de la Ville Sainte doit être assuré pour faire de Jérusalem un lieu de paix, de justice et de réconciliation et un signe d’espérance pour l’humanité entière.

La reconnaissance de l’Etat d’Israël dans les frontières de 1948 est un présupposé incontournable de la paix (ce qui d’ailleurs a déjà été fait par les Palestiniens), comme aussi la sécurité de cet Etat.

Le problème des réfugiés palestiniens demande d’être courageusement affronté à la lumière des résolutions des Nations Unies : il demeure au cœur de la tragédie palestinienne.

Les colonies dans les territoires occupés représentent un obstacle majeur à la paix et ne pourront être qu’un foyer de déstabilisation de la région. Une paix véritable passe par le démantèlement de la très grande majorité d’entre elles. La véritable sécurité d’Israël passe par la justice rendue au peuple palestinien. Comment, sinon, échapper aux cercles vicieux infernaux: occupation-résistance-oppression ? Il est vain de se contenter de condamner la violence (et il faut le faire) sans remonter à sa source (l’injustice).  La collaboration entre les deux Etats (palestinien et israélien) est essentielle pour le bien du peuple palestinien et celui du peuple israélien. Une telle collaboration suppose un esprit de partenariat et non une volonté de domination.

La diplomatie est l’art du compromis. Mais sous cette vérité peut se cacher une équivoque. Les Palestiniens ont déjà consenti un compromis historique en reconnaissant l’Etat d’Israël dans les frontières de 1948. Celle-ci englobent 78% du territoire de la Palestine historique. Il ne leur reste que 22% et pour ce petit reste du territoire, faudrait-il encor un compromis ? Faudrait-il accepter des compromis sur la dernière chemise que portent les Palestiniens ? Les territoires restent le seul endroit où ils puissent ériger leur Etat indépendant, qui leur permet de vivre libres comme les autres Etats du Moyen-Orient.

Le retour à la table des négociations est plus que souhaitable, il est une nécessité, mais sur des bases nouvelles, susceptibles de conduire à une vraie paix dans la justice. Faute de quoi, nous n’échapperons pas aux cycles interminables des violences.

La force de l’impuissant

Le peuple palestinien est démuni de toute puissance, politique ou économique, militaire ou médiatique. Mais il est un élément essentiel de l’équation de la paix en Terre Sainte et au Moyen-Orient. Malheureusement, le peuple palestinien a trop longtemps été oublié. Il a été oublié par le Mouvement sioniste dès l’origine, dont on sait le slogan, “une terre sans peuple pour un peuple sans terre”, comme si le peuple palestinien était tout simplement non-existant .

Le peuple juif vit un nouveau tournant de son histoire, où, pour la première fois depuis deux mille ans, il est en situation de pouvoir. La pierre de touche pour lui sera son comportement à l’égard du peuple palestinien. L’occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza est en train de corrompre l’âme juive. Le professeur Yeshayahu Leibowitz n’a cessé de le répéter, dès les premières années de l’occupation de 1967. Les Israéliens et les Palestiniens se trouvent face à face. Ils ne peuvent s’exclure mutuellement. Il est vain de rester cramponné aux idéologies et aux mythologies du passé, mais il faut avoir le courage d’entrevoir les voies de l’avenir.

Le peuple palestinien a été tout aussi lamentablement ignoré par la communauté internationale. La fameuse Déclaration Balfour (1917), selon laquelle la Palestine est promise au peuple juif par la Couronne britannique, a été faite sans consulter la population locale palestinienne. La communauté internationale, occidentale surtout, porte une immense responsabilité envers le peuple palestinien. Pour avoir bonne conscience, l’Occident a tout fait pour aider à la création de l’Etat hébreu, et c’est les Palestiniens qui ont dû en payer le prix.

Les équivoques d’une certaine théologie

Il peut paraître étrange de mêler la théologie à cette question politique. Mais, quand on voit les colons juifs sillonnant les territoires occupés une Bible sous le bras, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’emploi qui en est fait. Israël, comme réalité politique, est souvent présenté comme expression d’une volonté divine. C’est avec cette conviction que les premiers “pionniers” sont partis à la conquête de la Palestine.

Chez les chrétiens, d’abord dans certains milieux protestants puis, après la deuxième guerre mondiale, parmi les catholiques, surtout dans les cercles du dialogue judéo-chrétien et dans le contexte historique bouleversant de la Shoah, une lecture fondamentaliste de la Bible et du rapport du peuple juif à la terre s’est développée.

Cette théologie soulève de multiples questions. Et d’abord celle-ci: le peuple palestinien est-il simplement un accident historique ou bien rentre-t-il dans l’histoire et de la géographie du salut ? Est-il un lieu théologique ? Suffit-il de le considérer – selon les catégories de l’Ancien Testament – comme “étranger et hôte” et de le traiter en conséquence ? Sommes-nous en train de verser d’une théologie antisémite dans une théologie philo-sémite, avec le même danger de déformation du texte biblique ? …

Les chrétiens palestiniens ont été pris au dépourvu par une problématique théologique à laquelle ils n’étaient pas préparés, se contentant d’exprimer leur désarroi, leur angoisse et leur colère devant une telle justification. Il faut dire que la communauté chrétienne palestinienne est largement ignorée en Occident. Elle est certes minime (50.000 dans les Territoires occupés, dont Jérusalem-Est, toutes confessions confondues), mais elle fait partie intégrante du peuple palestinien et assure dans la terre du Christ une présence et un témoignage qui lui sont propres. Dans une conférence, qu’il a tenue récemment à l’Institut catholique de Paris, le Patriarche latin de Jérusalem, Michel Sabbah, disait : “Chrétiens palestiniens, nous sommes partie du peuple palestinien, et nous sommes présents dans l’action de ce peuple, dans son effort en tout domaine politique et religieux et dans sa lutte pour sa liberté qui est aussi la lutte pour la paix… L’Eglise essaie d’élever la voix. Elle n’est pas toujours comprise. Elle est facilement classée pro-palestinienne, anti-israélienne. De fait, l’Eglise, chrétienne et palestinienne, reste Eglise et a le souci de tout être humain, du Palestinien comme de l’Israélien. Elle a le souci de la paix des deux peuples, israélien et palestinien. D’ailleurs, elle voit que la paix de l’un ne peut être différente de celle de l’autre. La violence, nous la condamnons. Mais nous disons: l’occupation militaire elle-même est une violence. Son exercice, la limitation des libertés, soumettre une population pendant trente trois ans à une régime d’occupation militaire est une violence. Il faut bien mettre une fin à cela”.

Pour une paix dans la justice

Dans la Genèse, nous lisons une histoire de réconciliation : celle de Jacob et d’Esaü (Gn 32, 4-22; 33, 1-17). C’est une histoire fort suggestive. Des pas concrets sont faits, des peurs sont dépassées et des rencontres organisées. A la fin, chacun des deux frères se rend dans son propre territoire. Le processus de paix pourrait s’en inspirer, n’est-ce pas ?

Nous avons commencé cet article par l’évocation de la violence et nous le terminons avec une histoire de réconciliation. L’espérance ne doit jamais mourir, surtout à Jérusalem où le Christ a détruit dans son propre corps le mur de séparation qui divisait les deux communautés (cf. Ep 2, 11-22). Entre temps, pourtant, nous sommes dans l’impasse. Le processus de paix passe par une crise profonde. Mais une“crise” (en grec : choix, jugement) peut marquer le temps des grandes décisions historiques.

Au Moyen-Orient, y a-t-il un peuple de trop (le peuple palestinien) ou un Etat de pas assez (l’Etat palestinien) ?. Si c’est le peuple qui est de trop, il faut alors tout faire pour le réduire à néant. Si c’est un Etat qui manque, il faut alors le créer. Combien de temps, de sang et de larmes pour le comprendre ?



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